Une trentaine d’étudiants maliens de l’université d’Oran a organisé, lundi dernier au niveau du service neuromédical du CHU, un important regroupement pour attirer l’attention des médias sur le sort de l’un des leurs, hospitalisé depuis septembre 2005, et surtout pour dénoncer le silence de leur représentation consulaire à Alger. Genèse : étudiant en hydrogéologie depuis 5 ans dans le cadre d’une bourse d’études algéro-malienne, Coulibaly Sékou a été agressé le 17 mai 2005 par un étudiant algérien, au terme d’un tournoi de football au campus de l’Igmo. Depuis, il est à moitié paralysé.
Poignardé dans le dos, Coulibaly sera finalement hospitalisé quatre fois de suite, sans résultat aucun. Selon le professeur Larbi Belguendouz, qui l’a traité, le sujet, âgé de 27 ans, a déjà des antécédents de paludisme et de drépanocytose et souffrirait “d’une tétraplégie d’origine indéterminée”.
Pour le professeur Attar, DG du CHU, “le malade présente une faiblesse musculaire et des troubles urinaires. Le coup de couteau dont il a été victime serait peut-être le facteur aggravant, d’autant que sa mère est atteinte d’une maladie du sang et que son frère souffre, lui aussi, de drépanocytose. Il peut rester des années à l’hôpital sans que sa situation s’améliore. Il vaut mieux le transférer chez lui”.
Une évacuation du patient vers un centre spécialisé à l’étranger paraît donc évidente.
Or, c’est précisément à ce sujet que la petite communauté estudiantine de Bamako tire la sonnette d’alarme. Dans un communiqué distribué au cours de ce sit-in, elle s’interroge : “Malgré l’avis médical et une décision ministérielle émanant de Bamako le 19 janvier 2006, qui stipule l’élaboration d’un devis d’un centre spécialisé, notre ambassade est restée insensible.”
Ces étudiants comprennent d’autant moins que, selon eux, “l’ambassade se serait arrangée pour procurer un billet de rapatriement au malade qui se trouve dans un état critique”. Ce qui paraît surprenant comme démarche. La balle n’étant pas dans notre camp, espérons que cet accident de parcours malio-malien ne prive pas Coulibaly de ses facultés motrices et, bien entendu, de son diplôme supérieur de fin d’études.
MUSTAPHA MOHAMMEDI
Pour que vive Coulibaly Sit-in des étudiants malien à l’université Oran
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17 février 2012
M. MOHAMMEDI