Il y a 59 ans, un chercheur français mettait à jour, non loin de Tighenif (ex-Palikao) et par le plus grand des hasards, un crâne humain de 4 millions d’années. Ostropithèque ou version améliorée, mais l’inconnu de Palikao allait bousculer des certitudes scientifiques bien tranchées. Ce crâne du plus vieux mascaréen du monde était la preuve qu’il y avait eu une vie avant la vie dans ce pays et que ce territoire n’était pas complètement vide à l’aube de l’humanité. Evitons le ridicule de nous demander qui était cet illustre aïeul et d’où il venait ? Peu importe la caverne d’origine de ce pauvre malheureux, l’important est qu’on ai découvert une partie de ses restes et qu’on l’ai exhumé ! Demandons-nous plutôt ce que ce bipède d’un autre âge faisait sur ce plateau des Beni Chougrane. Sûrement pas du camping au milieu des coyotes. Une seule réponse vient à l’esprit, la plus appropriée : il chassait pour calmer sa faim et se nourrir. Il devait traquer, dans ce qui fût autrefois une savane, buffles, antilopes et d’autres animaux aujourd’hui disparus et qui, certainement se bouffaient sans pitié. C’est la loi de la nature. “Hout yakoul hout”. Et les plus faibles en général trinquaient. À l’évidence, la chaîne alimentaire était parfaitement respectée. Dans ce cas de figure, elle prenait naissance à El-Bayadh — où l’on a trouvé récemment des traces de dinosaures —, remontait vers le nord en suivant des lacs et des cours d’eau et finissait sa course dans la vallée du Ghriss. Là où poussent melons de Maoussa et pommes de terre de Aïn Farés, aujourd’hui. Rien n’a changé depuis. Sauf que le gibier est différent mais les proies sont les mêmes puisque les plus vulnérables passent systématiquement à la casserole. Bref, nous resterons toujours le cromagnon d’un cromagnon.
M. M.
Nous resterons toujours le cromagnon d’un cromagnon.
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17 février 2012
M. MOHAMMEDI