Avec une petite graine de fantaisie pour ce 21 septembre : un léger crachin à la sortie des Tarawih. C’est bon pour la ville, pour ses murs, pour le bitume gélatineux de la rue de la Bastille et ses cageots brûlants. L’automne s’installe à Oran pour ceux qui ne l’auront pas remarqué. Il prend ses quartiers jusqu’à l’an neuf.
Finies les vacances et la dolce canicule… On passe à plus chaud, à plus speed.
Après les beklaouas glamour et des kalbelouz au miel qui ont survitalisé leur taux d’insuline, les Oranais descendent peu à peu de leur nuage rose et amorcent un atterrissage d’urgence. À la cité Lescure, l’eau n’est pas montée aux étages pendant dix jours.
Les locataires sont fourbus à force de grimper et de descendre un jerrycan dans chaque main. Ils en ont ras-le-bol. Ras la casquette. Ras le tarbouche. Quand ce n’est pas l’eau, c’est l’ascenseur qui fait des siennes et quand ce n’est pas l’ascenseur, c’est la chaussée qui vomit ses crevasses à chaque fois que son goudron est surchauffé. Et à force de pression, certains abcès ont fini par éclater. Au siège de la Casoran, littéralement assiégé par une foule aphone à force de s’égosiller, 2 000 pères et mères de famille en colère réclament leur 2 000 DA de prime de scolarité. La rumeur a fait croire à ces malheureux que le directeur en détenait les coffres. À la gare routière des Castors qui tient du souk hebdomadaire et du meeting populaire, la pagaille est telle que le citoyen de base, le citoyen lambda ne sait jamais qui est qui et qui pilote quoi, qui va ou/et qui pilote quoi.
Bref, une joyeuse anarchie qui gère un parc de plus de 300 taxis, toutes directions confondues, en plus d’une centaine de clients et quelques chiens en rupture de laisse. C’est, paraît-il, la nouvelle réorganisation que des cerveaux lumineux ont pondue pour faciliter la circulation intra-muros. Pour l’instant, ce sont des chiens errants ou en liberté provisoire qui occupent l’actualité de la cité.
Près de 900 citoyens ont été gratuitement mordus par ces molosses au cours de l’été 2008.
MOHAMMEDI MUSTAPHA
À minuit comme le fantôme de l’opéra IL EST ARRIVE DIMANCHE SOIR EN RASANT LES MURS
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17 février 2012
M. MOHAMMEDI