Contributions
Samedi, 11 Février 2012
La terreur frappe sans distinction en Syrie, avec comme intention préméditée de causer un maximum de pertes humaines civiles pour faire imputer le crime aux forces régulières. Les mercenaires frappent aveuglément car ils ne connaissent pas l’identité de leurs cibles et opèrent comme des chasseurs, mettant tout le monde dans le viseur. Dans certaines villes, des quartiers ont pu être investis par les terroristes mais ces poches sont loin de constituer des “territoires libérés” comme l’affirme parfois l’opposition qui n’a certainement pas les 40 000 ou 50 000 hommes qu’elle prétend avoir. Une force pareille aurait mis le pays tout entier à feu et à sang, comme c’était le cas en Algérie durant les premières années du phénomène terroriste. Certainement beaucoup mieux armés et formés que les terroristes du MIA, de l’AIS et même plus tard, du GIA, l’“Armée Syrienne Libre”(ASL) dispose d’armes hyper perfectionnées de fabrication israélienne, française, américaine ou allemande, fonds des arsenaux qataris ou saoudiens, expérimentées en Libye, comme elle dispose d’outils électroniques de communication et d’espionnage qui lui permettent de repérer l’ennemi, de déjouer les embuscades et de frapper, comme l’ont montré de nombreux prises présentées les chaînes de télévision syriennes et les aveux des criminels… Les éléments qui agissent en Syrie, dans de nombreux cas, semblent bien formés et aguerris au point de pouvoir attenter à la vie de soldats professionnels dans des embuscades, comme ce fut le cas dimanche 29 janvier où 16 militaires ont été tués dans deux attaques distinctes : 10 dans l’explosion d’une bombe au passage de leur convoi à Kansafra (nord-ouest) et 6 autres tués à Sahnaya, près de Damas, dans une embuscade. Ces baroudeurs de haut niveau semblent avoir bien profité de la formation par les forces spéciales françaises, allemandes ou américaines présentes en Turquie, d’autant qu’il s’agit de frapper dans le dos, de se camoufler, de cibler des civils, de saboter, détruire des pylônes, des oléoducs, kidnapper des innocents… Les méthodes apprises sur le tas en Afghanistan, en Irak, au Pakistan ou ailleurs semblent avoir été affinées, améliorées ou corrigées par un enseignement qualitatif qui est parfois en train de surprendre les forces syriennes. Mais les opérations les plus réussies de ces sicaires semblent se dérouler près de la frontière syro-turque où ils peuvent se replier après leurs forfaits. Plusieurs déclarations de l’ASL démentent certaines de leurs affirmations oiseuses et prouvent qu’ils ne sont pas légion et qu’ils ont de plus en plus de difficultés à recruter des nationaux vu le nombre élevé de victimes qu’ils ont fait, leur actes aveugles ayant eu l’avantage de faire parler d’eux à l’étranger mais de faire baisser leur cote nationale. Le nombre de repentis syriens ne cesse d’augmenter, réduisant les espoirs d’une ASL qui a cru que les forces et moyens fournis par la Turquie et le Qatar et l’intelligence d’Israël et de l’OTAN suffisaient pour balayer une armée syrienne aguerrie et la faire basculer dans le camp des adeptes du changement de régime par la violence.
Comme en Algérie, les velléités de prise du pouvoir par la force armée semblent vouées à l’échec et si les Syriens n’osent encore parler d’un terrorisme résiduel, ses opérations de sabotage de plus en plus nombreux ne prouvent que sa désespérance et son rejet par la population. Délégitimée à l’intérieur, la “révolution armée” ne trouve encore preneur qu’auprès de ses sponsors et commanditaires. Fondamentalement étrangère et importée, soutenue par une opposition politique basée à Paris et Londres, soit sans assise réelle sociale, cette guérilla n’avait aucune chance de prendre. Contrairement à la situation libyenne où Benghazi avait servi de base à l’opposition armée, base vite renforcée par des milliers éléments étrangers et moyens qataris, l’opposition syrienne n’a aucun fief. La base dont elle dispose en Turquie permet son approvisionnement et ses attentats mais la discrédite sur le plan national où la vie se déroule normalement, n’étaient quelques fiefs où la violence semble concentrée. Les images que montre la chaîne Syria chaque soir prouvent que la guerre civile n’existe que sur les écrans d’Al Jazeera et ses fake vidéos fabriquées en studio ou bricolées sur un portable. Les grandes villes, notamment Damas, vivent allègrement le rythme diurne et même à leur rythme nocturne habituel avec magasins et cafés ouverts, sorties familiales et balades de couples, soirées animées dans les cinémas et les salons de thé, choses que beaucoup de pays sans terrorisme leur envieraient ! Comment des manifestations que l’on dit rassembler des centaines de milliers d’opposants ne peuvent-elles fournir une seule photographie à haute résolution ou une vidéo vraiment crédible ? Bricolées en Turquie ou détournées de leur contexte voire du pays où ils ont été filmés, ces documents sont ridiculisés sur Internet, notamment You Tube, qui leur a servi de relais. La chaîne syrienne s’est amusée un certain temps à démonter, détail après détail, leur caractère fabriqué ; et il suffit de les regarder deux fois pour s’en rendre compte soi-même. Les fake vidéos fabriquées par l’opposition se comptent par centaines, ce qui discrédite même les plus vraies d’entre elles. Cette semaine même le magazine français, L’Express (1), se fait berner en passant une de ces photos de manifestations où, n’était la fausse banderole, on voit clairement qu’il s’agit d’une scène de fête ou autour d’un événement sportif transformée en manifestation anti-régime par le subterfuge informatique. Qui ne se souvient pas du méga mensonge de la fille de l’ambassadeur koweitien aux USA, manipulée par son père pour dire que des bébés avaient été assassinés par les soldats irakiens dans les hôpitaux du pays qu’ils venaient d’occuper en 1991 ! Décidément les gens du Golfe optent toujours pour les meilleures agences de propagande et de communication US pour nuire à leurs coreligionnaires ! Créées pour la propagande Al Jazeera et Al Arabia, tout comme France 24, hurlent avec les hyènes et comme elles, attaquent en meute en faisant chorus pour diaboliser, voire déshumaniser la cible. Après le monstre Saddam, ce fut le tour du tyran Kadhafi, puis du vilain El-Assad ! Durant la première guerre du Golfe les journalistes ont été embedded, c’est-à-dire équipés et pris en charge par l’armée américaine d’invasion de l’Irak. Ils avaient une certaine liberté bien qu’ils aient majoritairement agi dans le sens de la propagande. Durant l’invasion de ce pays en 2003, leur mission a été complice mais dans une mesure acceptable par la morale et l’éthique professionnelle. En Libye, ce sont carrément des espions et des militaires qui ont usurpé le titre de journaliste avec une carte de presse octroyée par les organes eux-mêmes ! Le journaliste Thierry Meyssan révèle que ces “journalistes” occidentaux ont participé à l’assassinat de Libyens en plaçant des balises dans des bâtiments civils et militaires, balises qui ont servi de repères pour le lancement de missiles parfois quelques minutes seulement après le départ des groupes de journalistes dont Meyssan faisait partie ! France 24 a même signé un contrat avec le CNT pour faire sa campagne médiatique alors que ses équipes couvraient les événements in situ ! Juge et partie ! La télévision syrienne, Syria (sur Nilesat) présente presque quotidiennement de nombreux terroristes faisant des aveux, de nombreuses victimes de ces crimes, assassinats et kidnappings ainsi que des comptes rendus des sabotages, destructions et pillages mais ils sont ignorés par les médias occidentaux qui ont également toujours posé la question du “Qui tue qui ?” en Algérie malgré des centaines d’aveux des terroristes et des reportages faits par leurs équipes avec ces criminels !
A. E. T.
NOTE 1 :
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-orient/syrie-66-morts-dimanche-l-opposition-veut-presser-l-onu-d-intervenir_1076696.htm
11 février 2012
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