Cette pratique presque méconnue aujourd’hui n’est pas une tradition ni une coutume héritée, mais tout simplement un rite local, dont l’organisatrice était une femme appelée Nania. En ces temps l’on entendait dire d’elle, dans un couplet » Mahtar Sidi Maaazouz, li dartou Nania, ma fih kholta, mefrouse li djatou gah eddinia ». On raconte que cette femme ne cessait de fredonner aussi un refrain, reprit par les meddahates et ou elle disait; » Elkit Sbah em gaher, mhaamar loutane ekhali el bahri dellali y kounli m’hine, eya errouhou lel Mejdoub Ya Zaiyrine ». Cette femme était aussi la Khdima du saint Sidi Abdelkader de Sefsadjia situé à Tijditt. Mis à part cette coutume unique en son genre, les traditions au fil des siècles, ont été les indicateurs communs de la société et ont fait partie de la vie de nos ancêtres, qui les ont transmises aux générations. Ces traditions ont toujours eu ce lien de cause à effet avec les saints patrons de la ville de Mostaganem, c’est d’ailleurs ce qui ressort de ces traditions constituées de part et d’autres, par des adeptes de ces formes de rituels qui ont de mémoires existés, même si l’on a tendance à les rejeter. Cependant pour certains, ces rites sont une composante additionnelle que l’on met au compte des coutumes, mais prises à controverse. Les saints patrons de la ville et les coutumes ont toujours fait bon ménage et ont toujours fait partie de l’héritage de la cité, on les retrouve d’ailleurs en fouillant, que se soit dans les mémoires, les souvenirs et les temps, pour s’apercevoir de cette constance continuelle, qui met en évidence des pratiques qui n’en continuent pas mois d’exister, alors que par contre d’autres ont disparu. Par moment lorsque l’on ouvre comme on dit le livre des souvenirs, il y a lieu alors de s’inscrire dans ces mémoires qui se perdent au fil des ans pour certaines, mais qui s’imposent parfois à l’esprit des gens à leur évocation. Cependant certaines coutumes et pratiques, comme le Mahtar de Nania se présentent parfois comme des faits divers, que l’on a exclu du patrimoine, par le simple fait de paraître étrange, pour se les remémorer aujourd’hui et se demander, quel pouvait être le sens qu’elles pouvaient avoir. C’est d’ailleurs dans ce contexte que nous revenons à une période assez distincte, il n’y a pas si longtemps. Aussi qui de nous se souvient, de Mahtar Nania dont l’originalité est unique en son genre, car s’il venait à être reproduit de nos jours tout le monde serait scandalisé je dirais, car il y a dans les traditions de cette ville et de ses habitants certains rites qui ne font pas partie du patrimoine coutumier et traditionnel. Mahttar Nania comme on le surnommait, était organisé au niveau de Sidi Maazouz de Tijditt et à l’intérieur du cimetière, à proximité de son mausolée. C’est d’ailleurs à l’intérieur même du cimetière et sur l’esplanade que l’on appel El Msala que se déroulait le Mahtar, avec les « meddahates » accompagnées par les danses rythmées, d’où la célébration de la fête de mariage réservée aux femmes exclusivement comme le veut les coutumes et pour la mariée accompagnée des « berrazate » groupe de femmes mariées et les kheradjate, nouvellement mariées et ce jusqu’au coucher de soleil. Certains de nos jours crieraient au sacrilège, le faite d’organiser un Mahtar dans un cimetière, vu le caractère sacré et inviolable d’un tel lieu. Mais cela s’explique, selon les personnes qui ont connu Nania, par la vénération et l’adoration, qu’elle avait pour le saint patron Sidi Maazouz. On raconte que cette femme était visionnaire par moment, très pieuse et fidèle aux traditions, la raison pour laquelle il est essentiel d’analyser le rapport de cette relation avec Sidi Maazouz, pour se poser la question sur la réalité, qui paraîtrait comme de la fabulation, qui est le symbole fabriquant des mythes par des stéréotypes, que reproduit les caractéristiques, qui sont loin d’être une simple image fictionnelle, mais certainement à cette croyance éphémère aux multiples facettes, qui progressivement, avait dans un sens façonné un mode représentatif imaginaire dans sa liaison avec la croyance, d’où cette image réfléchie, qui certainement s’était imbriquée dans l’esprit de cette femme, jusqu’au dernier souffle de sa vie.
4 février 2012
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