Le métier de la taille des pierres carrées, destinées surtout à la construction, attire de plus en plus de jeunes de la wilaya d’El Bayadh, notamment ceux de la région de Stitine soucieux, peut-être plus d’autres, de sortir de l’ornière persistante du chômage et de l’oisiveté.
La taille des pierres est un métier artisanal qui consiste d’abord en la recherche, à travers les vastes étendues des hauts plateaux, de ces gros cailloux que l’on extrait par l’usage de moyens traditionnels et rudimentaires comme une pioche ou un marteau et bien d’autres outils dont l’acquisition est à la portée de tous.
Après la collecte des pierres, souvent plus ou moins volumineuses au départ, les jeunes ouvriers s’emploient à les réduire pour parvenir à la taille et à la forme qu’il faut selon les besoins exprimés, l’usage qui doit en être fait et les spécificités de la construction en milieu saharien. La même pierre est parfois sculptée et même décorée de dessins inspirés de la culture et de la tradition locales, ce qui dénote d’un sens artistique certain chez beaucoup de ces jeunes gens.
En dépit de la difficulté de la tâche, qui nécessite une endurance physique à toute épreuve, surtout que le climat désertique n’est en rien favorable à ce genre de travail, les jeunes de Stitine excellent par leur savoir faire, sans doute à force de le pratiquer et de vouloir coûte que coûte en faire une source de revenus sûr et durable, dans une région déshéritée et qui offre très peu d’opportunités de travail.
Ces « œuvres d’art », comme il plaît à leurs auteurs de les nommer, sont écoulées au prix de 1.300 DA le mètre-carré en moyenne, suivant la nature et l’utilisation des pierres ainsi confectionnées, a souligné l’artisan Kada, un homme très connu dans ce métier et dont la particularité est sa capacité à transmettre son expertise dans ce domaine à plus jeune.
La pierre taillée, souvent naturellement coloriée, est surtout utilisée dans la décoration extérieure des constructions, explique Kada. Elle est généralement posée selon des formes triangulaires, circulaires ou en carrés pour garnir les angles des constructions.
Ce matériau sied particulièrement, selon lui, aux maisons dont la construction comprend des parties en bois ou en marbre, comme il peut servir à l’encadrement des ouvertures (fenêtres, portails…) et même aux minarets des mosquées, selon l’architecture arabo-mauresque basée sur les arcs dont l’esthétique ne peut être complet sans une garniture en pierre taillée comme c’est le cas parfois pour la toiture intérieure voûtée de certains couloirs.
C’est pourquoi les habitants d’El Bayadh, connus pour être plutôt exigeants en matière de construction, préfèrent encore et toujours décorer leurs maisons avec ces pierres travaillées en raison de la beauté qu’elles confèrent à toute réalisation digne de ce nom.
D’autres artisans locaux utilisent les piérres carrées pour réaliser… des cheminées, une chose que l’on croyait disparue à jamais et qui constitue assurément « une autre façon de préserver un legs ancestral » (la pierre taillée), a résumé un habitant de la commune de Brizina.
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4 février 2012
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