Sous les coups de boutoir d’une vie outrageusement «délavée», le citoyen n’a plus besoin d’écouter de fastidieux mais surtout de creux discours, pour savoir si le pays va bien ou se porte très mal. L’exemple qui nous montre le mieux que les temps ont changé est sans conteste la «surchauffe» du front social, avec un nombre effarant de mouvements sociaux enregistrés l’année dernière. Mais laquelle des deux colères est la plus dommageable pour le pays, celle des Algériens ou celle de ceux chargés de leur garantir une vie au strict minimum syndical ? Ces derniers préfèrent-ils gérer la menace d’une déflagration sociale qui se rapproche dangereusement de l’horizon, plutôt que dilapider des richesses que nous ne produisons pas ? Mais face à une telle «leçon», rien ne dit que des résistances ne vont pas continuer à se dresser sur le chemin du personnel politique en charge de la gestion du pays, qui fait montre, il faut bien le dire, d’une grande détermination à faire «avancer les choses». Et si résistance il y a (et il y en aura sans doute), les Algériens doivent-ils se convaincre que le sauvetage du pays doit nécessairement passer par leur propre faillite ? Aussi vrai que beaucoup de chemin reste à faire pour s’arrimer au train du développement, le vrai, il est à craindre que les dessous de la corbeille vont bientôt commencer à apparaître !
Le bord du précipice contre un pas en avant par El-Houari Dilmi
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1 février 2012
Chroniques