Culture : Le coup de bill’art du Soir
Dénoncer les dictateurs, c’est à la page. Dans les rues d’Alger, ce n’est pas ça qui manque. Tous ces mecs qui font (presque) une chasse à courre aux femmes portent en eux les germes de la dictature. Pour le moment et faute de pouvoir, ils se contentent de s’attaquer à plus faibles qu’eux : les femmes. Restons dans la rue. Ces fiers-à-bras, «écrasant» tout sur leur passage (ils ne dévient pas d’un iota quand ils vous croisent), ne sont certainement pas des «démocrates».
Idem pour ceux qui arrivent les derniers à l’arrêt et qui montent les premiers dans le bus en bousculant tout le monde. Dans un marché, essayez de faire remarquer à un vendeur qu’il n’a pas le droit de mettre les belles oranges thomson et les clémentines sur la table et de servir aux clients des fruits de moindre qualité puisés d’un cageot placé près de lui. Essayez aussi de dire à certains jeunes que c’est mal (ou non) éduqué de proférer des grossièretés et en plus dans des lieux publics ! D’ailleurs, la violence de certaines insultes a de quoi laisser pantois. Les automobilistes dictateurs ce n’est évidemment pas ce qui manque, surtout chez les conducteurs de poids lourds. Les femmes «de bonne famille» qui laissent leurs enfants faire ce qu’ils veulent et tant pis pour le voisin de l’étage en dessous ont certainement un esprit tyrannique. C’est ce genre de femme qui jette des objets à partir du balcon ou qui laisse tout le temps l’eau couler sur les têtes des passants. Le «bon» père de famille qui va «corriger» l’instituteur ou le professeur parce qu’il a «osé» faire des remarques à son rejeton ne sera certainement pas un bon ministre de l’Education ou un président de la République exemplaire. Beaucoup de chauffeurs de taxi sont des dictateurs parce qu’ils imposent leur diktat, à savoir «jumeler» en cours de route et vous déposer là où ils veulent. Au travail, vous devez certainement connaître pas mal de dictateurs à la tête des différents services de votre société. Celui qui jette un pétard «double bombe» au milieu de la foule, ou qui le fait exploser à deux heures du matin pourra jeter une bombe atomique sur une ville, s’il sera un jour à la place de Barack Obama (vive le traité de non-prolifération nucléaire !). Tout cela uniquement parmi les gens «normaux», nous ne parlons pas des délinquants en tous genres. Les dictateurs ne sont pas toujours là où on pense.
K. B.
bakoukader@yahoo.fr
Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2012/01/31/article.php?sid=129616&cid=16
31 janvier 2012
Chroniques