Je rends hommage à Mustapha Hammouche. Et à Omar Ouali. Écœurés, ils ont disséqué l’école algérienne. Une école de merde dont les élèves de terminale à l’approche du bac – le 03 juin 2012 – se révoltent sous prétexte qu’ils ont besoin d’une semaine supplémentaire qu’ils consacreraient aux révisions !
Chemin faisant, ils réclament de savoir sur quoi et sur qui ils seraient interrogés le jour dudit examen. Ils réclament les sujets du concours, en quelque sorte.
Une honte ! À l’époque, de nos pères, on louait les valeurs du travail. Aujourd’hui, on revendique le droit à la paresse. C’est inacceptable. L’Algérie est un pays qui se gargarise de mots et de projets.
L’Algérie est un pays, qui pour les mots et les projets enferme ses meilleurs enfants. Ou les exile. Quand, donc, allons nous arrêter ? Chérif Rahmani, ministre de environnementapapparementdéboulonnable est cloué au piloris pour avoir acheté quelques mètres carcarrés logement à Paris. On compte: 85 + 31 +20 = 146 m².
Le patrimoine de la Fédération de France héritée par le FLN, l’amicale des Algériens en Europe et tout les apparatchiks qui ont pris le pouvoir après 1962, des généraux, des capitaines d’industrie et de quelques autres corrompus ou corrupteurs se chiffre à des milliers de mètres carrés de propriétés en France. Chérif Rahmani a dû mettre le doigt dans le pot de miel entre l’époque où il a été wali de Tébessa, où il a transité par le gouvernorat d’Alger et son ministère des Tagarins (la butte Montmartre algéroise). Pourquoi l’accable-t-on, lui, seul, à présent alors que c’est l’un des rares responsables politiques algériens à avoir de vrais diplômes ? Il est docteur d’Etat en urbanisme ! C’est le seul ministre de ce pays à la dérive qui a une vraie réflexion sur le devenir de cette terre. Notre terre. Notre mère.
Je refuse de me retrouver dans la peau d’un brosseur. Il me semble, toutefois, relever d’un esprit de justice, de ne pas rajouter du mal au mal.
Chérif Rahmani a sans doute pris quelques billets dans les caisses de l’Etat. Ce n’est, à coup sûr, pas le plus mauvais, pas le plus voyou. Est-il possible, que dès maintenant, on se mette à se souvenir des vrais chapardeurs, ceux qui ont corrompu la morale, le mental de générations entières et qui ont prétendu ou continuent de prétendre faire l’Algérie de demain ?
Le vrai, le seul problème du pays, c’est son école.
Il faut virer Benbouzid, un ministre mille fois retraité et jamais parti, il faut virer son chef de cabinet Boubekeur, ancien communiste devenu rond de cuir, qui ne veulent plus libérer leur fauteuil. Il faut virer Khalida Messaoudi qui se fourvoie, après avoir été une grande dame, dans des pérégrinations délirantes, qui lui font croire, par exemple, à l’existence d’une archéologie arabe (les guitounes)…
Il faut virer toute l’équipe de l’ENTV, télé qui fait vomir le peuple.
Il faut virer Ouyahia, le plus grand opportuniste que ce pays a fabriqué. Il faut virer le président de la Fédération algérienne de football, Raouraoua, ancienne dame-pipi d’un célèbre cinéma algérois, devenu personnage important de l’Etat.
Il faut virer tout ce monde et reconstruire ce pays.
L’Algérie, pays des contrastes, vantait il y a une trentaine d’années une publicité d’Air Algérie. Algérie pays des paradoxes. À l’heure où Chérif Kheddam disparaissait, Bouteflika, président d’une nation qui a toujours dégluti ses artistes, a, c’est une première, rendu hommage à ce grand maître. Faut-il comprendre que les choses commencent à changer. Il n’y a rien de moins sûr et ce n’est pas la dithyrambe poussée par sa ministre de la Culture à sa suite qui nous convaincrait du contraire. Nous avons pendant si longtemps été bercés par le mensonge. Nous avons fini de croire. Nous nous contentons aujourd’hui de respirer.
Par Le Matin DZ | 28/01/2012
M.O.
31 janvier 2012
Chroniques