Culture : Le coup de bill’art du Soir
Un groupe de chômeurs se rencontrent dans une caisse de chômage (n’ayez pas peur, ça se passe en Angleterre). En attendant leur tour, ils discutent. Quelqu’un propose de créer un groupe de musique. Ainsi est né en 1978, à Birmingham, le groupe de reggae UB 40 dont le nom vient de «Unemployement Benefits», la formule britannique de demande des droits au chômage (40, c’est le numéro de la rue).
Le groupe va acheter ses premiers instruments avec l’argent de dédommagement qu’Ali Campbell avait reçu après une bagarre dans un bar. Ces jeunes, une smala ethnique, vont répéter durant six mois dans une cave avant de pouvoir se produire en public dans un pub de Birmingham le 9 février 1979. Ces anciens «prolétaires » n’ont pas renié leur origine. Ainsi, UB 40 a souvent dénoncé le racisme, le chômage, les années Thatcher et la politique étrangère de domination. En 1987, il a été l’un des tous premiers groupes occidentaux à avoir effectué une tournée en URSS. Il a aussi toujours refusé de se produire en Afrique du Sud durant l’apartheid, malgré les millions de disques vendus dans ce pays. UB 40 a aujourd’hui vendu plus de 70 millions de disques et ses anciens chômeurs sont devenus des millionnaires. Même chose pour le groupe rock britannique The Cafe Racers dont les débuts furent tellement difficiles et les moyens si limités qu’il changea son nom en «Dire Straits» qui peut se traduire par «être dans le dèche» ou traverser une «mauvaise passe». Aujourd’hui, les UB 40 ne chôment plus et les Dire Straits ne sont plus dans une mauvaise passe.
K. B.
bakoukader@yahoo.fr
Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2012/01/25/article.php?sid=129297&cid=16
25 janvier 2012
Chroniques