Qui es-tu toi là-bas, au feu, le regard vide, dans tes pensées, quelle est ta vie, tes envies, qu’as-tu fais de ton temps ? Trimer. Trimer jusqu’à la retraite.
Que de temps perdu pour des choses inutiles, des déplacements sans but, des actions qui n’apportent rien. Que de secondes brûlées pour satisfaire nos besoins primaires, que d’instants volés aux choses essentielles de la vie. N’avons-nous que pour seul objectif de travailler, se déplacer, attendre dans les bouchons, dans les chaînes, n’avons-nous pas mieux à faire que de répondre 15 heures par jour aux besoins matériels dont nous devons nous soumettre pour enfin pouvoir jouir du temps qui nous reste pour enfin se consacrer à nous, à notre famille, nos amis, aux autres.
Plus nous avançons, moins nous profitons de cette essentialité, la société nous créant au fur et à mesure de nouveaux besoins, afin de boucher ce vide qui devient alors effrayant pour une population moulée dans un système où l’individualisme est de rigueur, où l’individu n’a pas sa place.
Tu n’es pas content, tu trouves quelque chose à redire, alors vas-y, revendique, remue tes bras, bouge tes jambes, mais demain, cette case que tu auras laissée vide aura trouvé un nouvel occupant, plus neutre que toi, et dieu sait que la neutralité nous va si bien! Bientôt, on sera convoqués à élire, élire parmi ceux qu’ils ont choisis. Des urnes qu’ils compteront. Des résultats qu’ils nous donneront. Des élus qu’ils peuvent écarter quand bon leur semble. Car l’élu sait comment il a été élu. Mais allons donc tous au vote cette fois. Au moins pour leur faire comprendre ce que nous voulons qu’ils sachent.
25 janvier 2012
Chroniques