«J’étais même prêt à racheter ArcelorMittal.» Mais sans succès. C’est le président de la holding industrielle Cevital, Issad Rebrab, qui a fait cette déclaration, hier à l’auditorium de l’hôtel Sheraton-Clubdes- Pins (Alger), devant un large auditoire entrepreneurial et médiatique venu assister à la présentation d’un ouvrage dédié à son parcours : Issad Rebrab, Voir grand, Commencer petit et Aller vite , paru récemment à Casbah Editions.
Une déclaration qui reflète les ambitions de Cevital, leader dans l’agroalimentaire et déjà en quête d’expansion et d’implantation notamment en Afrique, mais aussi dans d’autres secteurs comme la sidérurgie et la pétrochimie. Voire, un groupe qui se projette dans les télécommunications et l’enseignement universitaire, et peutêtre dans le domaine audiovisuel. Mais des ambitions contraintes, plusieurs projets du groupe restant «bloqués » depuis des années au niveau du Conseil national de l’investissement (CNI), objets d’une discrimination avérée pour des opérateurs étrangers, notamment à Bellara (Jijel) ou même soumis, dans le domaine de la cimenterie à l’obligation pour un investisseur privé d’un partenariat à 49/51 avec le groupe public GICA. Des contraintes et des contrariétés d’un environnement hostile, mais aussi une volonté farouche de résistance et un sens de l’initiative d’entreprise qui ont jalonné un parcours sur plusieurs décades qui «n’a jamais été un long fleuve tranquille», comme le dira Issad Rebrab. Et un parcours retracé sur 390 pages, sans toutefois aucune volonté de glorification mais pour mieux informer sur une aventure individuelle singulière, par l’éminent Taieb Hafsi, spécialiste en management stratégique et professeur à l’Ecole des hautes études commerciales de Montréal (Canada). Pionnier d’une nouvelle collection consacrée aux grands bâtisseurs, entrepreneurs privés et publics algériens, cet ouvrage, dont la maturation a commencé voilà quatre ans, traite, sur une dizaine de chapitres, de la naissance d’une entreprise, d’une aventure industrielle algérienne et internationale, sur la base de la confrontation des regards et une démarche intimiste. Et avec finalité, entre autres, de démontrer l’existence d’entrepreneurs dynamiques actifs, dotés d’un sens moral aigu et le respect des règles, stimulés par le sens de l’effort, de l’opportunité et de l’organisation et accompagnés par une équipe motivée. Et des entrepreneurs qui peuvent constituer des exemples, des modèles, pour les jeunes entrepreneurs, et pour tous les jeunes, en vue de leur redonner confiance. A charge cependant de «libérer l’initiative», promouvoir les libertés et assurer une meilleure gouvernance politique et managériale, le credo d’Issad Rebrab, et comme le relèvera le professeur Hafsi, que l’Etat soit fort mais intelligent et tous les acteurs institutionnels, économiques et de la société civile assument leurs rôles et respectent les règles du jeu.
Chérif Bennaceur
Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2012/01/22/article.php?sid=129081&cid=36
22 janvier 2012
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