J’ai lu avec intérêt votre billet de ce jour samedi 21 janvier 2012, je me permets de vous signaler que les faits reprochés à ce sultan, qui, évidemment, le classeraient parmi les plus réactionnaires des sultans ottomans, auxquels, soit dit en passant, les Algériens doivent, entre autres, l’unification de l’Algérie, divisée entre deux royaumes depuis la chute de la dynastie des Almohades jusqu’à 1548, et d’avoir échappé à l’occupation espagnole et donc aux horreurs de l’Inquisition, déjà en activité dans la ville d’Oran à l’époque en cause, relèvent d’une faute de traduction, sans aucun doute malveillante :
Le terme «kahwa» en arabe classique, langue de culture largement maîtrisée parmi l’élite ottomane, voulait dire: «vin», ce que connaît tout lecteur des Maqamat d’El Hariri, — écrivain irakien du XIIe siècle et chef de l’équivalent de la PRG à Bassora — ouvrage qu’apprenaient par cœur les enfants de ces élites. Donc votre billet est fondée sur une erreur de traduction, non une vérité historique. Quant à la question de savoir si les Algériens de l’époque, c’est-à-dire du XVe siècle, dont le territoire était divisé entre les Zianides de Tlemcen et les Hafsides de Tunis, ont eu tort de préférer les Ottomans aux fanatiques chrétiens du Grand Empire romain catholique décidés à faire disparaître l’Islam de toute la Méditerranée, c’est là une question d’histoire digne d’être approfondie, mais qui ne ressortit pas évidemment de ce que peut couvrir un billet rapide!
Mourad Benachenhou
maamarfarah20@yahoo.fr
Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2012/01/22/article.php?sid=129123&cid=2
22 janvier 2012
Chroniques