Sans perdre de temps, il va mettre sens dessus dessous son magasin et lui ramène du Cette fois-ci, il était sûr que ça lui irait.
Vous n’auriez pas un chausse-pied ?
Il ramène l’outil. Elle essaye, mais rien à faire. Hors de lui, le chausseur récupère sa marchandise en lui disant: «Essayez la boîte, elle vous ira peut-être !».
Zogha avait fait tous les magasins de la ville sans résultat. Il ne lui restait plus qu’à voir les voisines Sait-on jamais !
Kima sobti rajel, trouve-toi une paire de chaussures !
El-khmous ou jebril ! Ya latif ! Ce n’est pas pour rien que le bon Dieu ne t’a pas donné d’enfants !
Le mari, elle l’avait trouvé par le biais de réseaux sociaux. Elle avait tout fait pour le cacher aux voisins, mais c’était sans compter sur le génie de nos jeunes pirates informatiques du quartier. Ces allées et venues au cyber du coin avaient intrigué ses voisins, qui avaient trouvé la faille dans sa boîte pour intercepter les messages et rendez-vous. Pourtant, elle n’avait qu’un seul confident : la couturière. Elle savait que son mariage, c’était pour cet été, qu’elle était prête et qu’un seul petit détail l’empêchait de fixer le jour exact. Il est bien entendu que la khayatta, tenue par le secret professionnel, ne l’avait dit qu’à son amie coiffeuse qui, à son tour, l’a chuchoté à la gérante de bain du quartier. C’est tout.
Désespérée, Zogha est allée voir son vieux voisin, Otchimine le sage. Il la prit dans ses bras et, pour la consoler, lui raconte que Whoopi Goldberg, la grande actrice américaine, s’était présentée à la cérémonie de son mariage, vêtue d’une robe blanche immaculée, signe d’un grand couturier. Mais n’ayant pas trouvé de chaussures blanches, elle avait choisi de chausser des tennis et
- Oui, mais ça s’est passé fel Marikène ! Et moi, je me marie à Yellel !
21 janvier 2012
Chroniques