CultureJeudi, 19 Janvier 2012
Un livre simple sans fioritures. Un ensemble de chroniques que l’auteur, sans prétention aucune, veut partager avec le public. Plus qu’un écrit, Dans l’antre du colonialisme, chroniques 1938-1963 est un témoignage sur une partie de l’histoire de l’Algérie, celle de l’occupation français, plus précisément durant la guerre de Libération. Comme écrit dans la préface d’Omar Kehouadji, les récits de Kamel Berkane offrent aux lecteurs ce qui s’est déroulé exactement entre 1938 jusqu’à l’indépendance.
Quittant les sentiers battus, l’auteur n’aborde pas les récits tant de fois ressassés et moult fois abordés. Il met en avant la bravoure de ceux qui ont milité pour la cause algérienne, tout en côtoyant l’ennemi. Ces évènements ont été vécus pleinement par l’auteur himself. Ils ont eu lieu à Khenchela (sa ville natale et Batna. Dans cette biographie historique, K. Berkane “rouvre” le livre douloureux de l’histoire commune que deux nations partagent : l’Algérie et la France.
Mais avec un regard neuf, un témoignage qui pèse de par la véracité des propos. Le lecteur découvre des scènes du quotidien d’un moussabel. Ces tranches de vie sont rapportées sous forme de chronique. La simplicité des mots et la fluidité du style n’ont aucunement altéré ou réduit le côté émotionnel de l’œuvre.
Au fil des pages et des histoires courtes, le lecteur et happé. Il suit l’écrivain dans sa démarche de décortiquer l’histoire, vivant ses joies, ses peines, ses souffrances et ses tourments. Plus que des mots ou des phrases, l’écrit devient une projection d’un film non pas d’une vie particulière – même si elle concerne une seule personne – mais de celle commune à tout un peuple.
Par ailleurs, outre la dimension biographique et historique, l’ouvrage lève le voile sur ces personnes – anonymes – qui sont restées dans l’ombre. Des personnes qui ont été des militants de la première heure, contribuant de manière effective à la lutte contre le colonialisme, et qui furent les premières cibles car vivant aux côtés de l’ennemi, pour ne pas dire avec lui.
C’est le cas de l’auteur, cet indigène qui travaillait dans la police, dans la région de Khenchela et Batna. Laquelle région a été connue pour la détermination de ses femmes et hommes de “faire face à un combat inégal”. À travers ses chroniques, Kamel Berkane démontre que “malgré un important handicap matériel, les combattants algériens ont réussi à devenir maîtres de leur destin”.
A.I.
Dans l’antre du colonialisme, chroniques algériennes 1938-1962 de Kamel Berkane, chroniques, à compte d’auteur, Alger 2011. Prix public : 400 DA
20 janvier 2012
1.LECTURE