1. L’indifférence apparente des autorités publiques en Algérie face à une interpellation pour des faits qui auraient eu lieu au moment où le concerné exerçait des responsabilités officielles en Algérie, comme Ministre de la défense, puis membre du Haut Conseil d’État (HCE) et que notre pays était dans la tourmente, isolé à travers une sorte d’embargo international. Ni les autorités helvétiques, ni celles de bien d’autres pays n’avaient à l’époque cherché à comprendre ce qui se passait chez nous durant plus de dix ans pour s’inquiéter des droits de l’homme.
2. C’est la seconde fois que le général Khaled Nezzar est interpellé lors d’un voyage à l’étranger (il l’a déjà été en France) et de la part de juridictions dont nous déplorons qu’elles n’aient jamais ciblé les commanditaires et apologistes de l’action terroriste en Algérie, alors même qu’ils résidaient dans leurs pays et faisaient leurs déclarations bellicistes au vu et su de tout le monde. Une telle mansuétude était-elle motivée par le fait que ces réseaux terroristes ne s’attaquaient pas à leurs concitoyens, du moins jusqu’à ce que les choses changent en profondeur, notamment après les attentats du 11 septembre 2001.
Mais revenons aux conditions de ces deux interpellations du général Khaled Nezzar et ancien membre du gouvernement qui semblent similaires et rappellent d’autres cas d’interpellation d’Algériens selon le même scénario. Nous pensons que, sans véritable preuve palpable, des résidus de l’ancien FIS ou d’autres organisations annexes, soutenus par des ONG souvent autoproclamées, parfois rétribuées par des États ou par des fondations peu crédibles, instrumentalisent les justices européennes qui voient là un moyen d’exhiber un blason de «défenseurs» des droits de l’Homme. Apparemment cependant, selon le principe «deux poids, deux mesures», comme le montre le recul de la justice suisse dans l’affaire du fils Khaddafi, au temps de la «splendeur» du père, pour des faits avérés et qui s’étaient pourtant déroulés à l’intérieur même du territoire helvétique. Elle ne s’attaque pas non plus aux Bush, Cheney, Sharon et autres, alors en fonction »»au moment où les violations des droits humanitaires les plus élémentaires étaient commises à Abu Ghreib en Irak, à Guantanamo, en Palestine ou au Liban Il faudrait donc croire que Khaled Nezzar constitue d’abord une cible privilégiée pour ceux qui voient en chaque militaire du Tiers-monde un Pinochet potentiel.
3. L’argument qui suit ici pourrait paraître désuet et ringard à l’ère de la mondialisation et du village planétaire. Nous nous autorisons à penser cependant que l’Algérie qui a payé le prix le plus élevé pour cela, a absolument droit à l’exercice de sa souveraineté nationale. Ce n’est pas parce que nous n’avons malheureusement pas encore des institutions toujours performantes, sur le plan judiciaire notamment, et dont nous avons le devoir urgent d’ajuster au niveau des normes mondiales en la matière que d’aucuns s’arrogeraient le droit de nous imposer une souveraineté limitée, et que n’importe quel magistrat en Europe ou ailleurs puisse s’octroyer le droit «d’enquêter» sur nos organes de souveraineté (en substance ici l’Etat algérien et l’Etat-major de l’armée). On imagine mal que ces cas pays et leurs citoyens acceptent que la justice algérienne s’avise d’interpeller des responsables français ou helvétiques de haut niveau, sous prétexte d’enquêter sur les «valises» d
12 janvier 2012
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