Le 11/1/2012 -> Chroniques
Soug N’ssa
Par Farida T.
Quelle femme pour quel homme?
Souvent les hommes sont très admiratifs face à des femmes de caractère. Des femmes instruites, indépendantes et autoritaires. Des femmes gérant avec une poigne ferme et inébranlable des centaines de personnes, des centaines de dossiers et autant de milliards. Des femmes modernes, occupant des postes de haute responsabilité au gouvernement,dans un Holding ou même à la tête d’une entreprise privée… Mais, bizarrement, leur admiration s’arrête là : Aucun d’eux n’aimerait l’avoir chez lui, cette dame de fer. En effet, lorsqu’il s’agit de leurs femmes à eux, ce n’est pas du tout cet aspect-là de la femme modèle que les hommes admirent, loin de là. D’ailleurs, c’est tout à fait le contraire qu’ils recherchent. Quand ils tracent un portrait de la femme de leurs rêves, au-delà des critères physiques communs à quasi tous les Arabes et qui dénote d’un profond complexe du basané, les rares hommes qui évoquent encore l’aspect moral, parlent de gentillesse, de timidité, de candeur, de naïveté et de crédulité, au point où l’idiotie ne serait plus perçue comme une tare mais plutôt comme un excès «d’innocence». Face à un «rival» en matière de connaissances et de force de personnalité, les hommes préfèrent encore traîner un boulet mais «niais» plutôt que de perdre la face et par-là même, sa place «naturelle» de Chef avec une femme «homme». D’ailleurs, la majorité des Arabes définissent la femme idéale par une jeune femme ingénue, une femme enfant à qui ils enseigneraient la vie et ses aléas. Combien même bon nombre d’entre eux n’a jamais été plus loin que le siège de la mairie de son village. C’est tout de même psychologiquement «anormal» que la jeunesse de la femme et son inexpérimentation deviennent des critères de prédilection pour des hommes de tout âge: jeunes, divorcés, veufs et même mariés. Qu’est-ce qui fait peur aux hommes quand ils sont en tête-à-tête avec ces femmes modernes et instruites? Que fuient ces hommes en fuyant les femmes indépendantes et affirmées? En tout cas, sûrement pas les femmes elles-mêmes. En revanche, leurs propres complexes et leurs propres échecs. Car, tout bêtement, ces femmes reflètent tout ce qu’ils n’ont pas réussi à être, eux, malgré leur «masculinité» et en face de ces femmes qui les effrayent tant, certains en viennent parfois à douter de leur «virilité».
11 janvier 2012
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