Il s’est battu et avait été battu. Il a fait du judo, du karaté, a pratiqué le football, s’est baigné à «bomo-plage», 3 tomates, 4 oeufs et une pincée de sel.
La voisine toujours en face, rarement à ses côtés au flanc arrière de l’immeuble, «cornets» garnis à souhait. Le travail, il en a exercé tellement qu’il est confectionneur-modéliste-mécano-tailleur et «sbabti». Il a même goûté au thé libyen à la chicha égyptienne et l’olive tunisienne. Il a vadrouillé. Il est revenu au pays pour s’apercevoir qu’il a tout connu, et qu’il ne veut plus connaître plus. Ainsi, il se retrouva un journal à la main, le paquet de cigarettes sur la table, le «presse» et les promesses d’un mot à l’autre dans un horoscope qu’il ne peut croire. «Cette semaine, vous recevrez une lettre…». Sourire aux lèvres, il connaît la chanson. «Depuis l’arrivée du printemps». Il n’en connaît même pas la date. «Vous vous sentez revivre», dans un café qu’il ne quitte plus. «Les projets vont bon train et le moral est au beau fixe». Ali lève la tête, tout le monde s’est levé, il se lève. Ils sont embarqués. A l’intérieur du fourgon. Il avait tellement envie de dire à tous ces siégeurs aux hémicycles, vous n’êtes que des voteurs. Et ce n’est pas 2012 qui vous changera. Vous ne vous êtes pas occupés des jeunes, ils s’occuperont de vous !
4 janvier 2012
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