Actualité Lundi, 02 Janvier 2012
Abdou B. a été enterré, hier, au cimetière de Sidi Yahia, sous un soleil printanier en présence d’une foule nombreuse et de très nombreux amis.
Abdou B. a décidé de nous quitter avec l’année 2011, sans crier gare. Il finalisait avec son groupe le document final sur la société civile et le développement local, au Palais des Nations, quand il ressentit une douleur. Il a été évacué par son ami Belhimeur au CHU Mustapha-Pacha, mais c’était trop tard. Le cœur a lâché cette fois-ci pour toujours. Son enterrement, hier, au cimetière de Sidi Yahia, sous un soleil printanier a rassemblé une foule nombreuse et de très nombreux amis.
Quelqu’un a lancé cette boutade dont Abdou était friand : “Avec toutes ces personnes ici présentes, on peut tenir une Assemblée constituante. Les compétences sont toutes ici.” Issu de l’école de journalisme, promotion 1968-69, Abdou B. fait du journalisme son sacerdoce et de la confrontation des idées son pain quotidien.
Féru de cinéma et de télévision, il crée la revue Les deux écrans. Abdou dont la génération a vécu deux systèmes différents a cru à l’Algérie socialiste parce que convaincu comme la plupart d’entre nous, avant d’entrer de plain-pied mais avec une intelligence d’intellectuel dans les réformes des années 1990. Qui ne se souvient pas de la télé sous Abdou B. avec les débats politiques et de société en direct, une télé ouverte à ceux qui la regardent et non pour ceux qui la font selon les humeurs des gouvernants passagers. Avec son éternelle barbe de quelques jours, sa faconde et son franc-parler qui rappelle un autre disparu, Kheiredine Ameyar, Abdou tient mordicus à ses convictions qu’il n’échangerait pour rien au monde et a un tel esprit de persuasion et une culture générale livresque que c’est un plaisir de l’avoir comme ami. Lui qui n’a jamais mis les pieds dans un cimetière quel que soit l’être cher perdu a été accompagné à cette dernière demeure. Abdou, tu es de la race des vrais intellectuels et ta perte est une perte pour beaucoup de démocrates. Toi qui m’appelais affectueusement “mon Kabyle préféré”, je te dis “Adieu mon Chaoui préféré”.
2 janvier 2012
Non classé