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littérature algérienne-retour à l’autobiographie ou panne de l’imaginaire.

31 décembre 2011

1.LECTURE

Il est remarquable de constater que les tout récents romans d’écrivains algériens, « Rue Darwin » de Boualem Sansal, « Tu ne mourras plus demain » d’ Anouar Benmalek et « La désirante » de Malika Mokeddem versent dans le style autobiographique, même si ce qualificatif d’autobiographique ou autofictionnel n’est pas assumé par les auteurs cités.

Pourquoi ce retour à un genre qui a eu ses lettres de noblesse chez les fondateurs de la littérature maghrébine moderne comme Mouloud Feraoun, Mouloud Mammeri, Assia Djebbar et pourrait-on ajouter Kateb Yacine ? 
En règle générale, ce genre s’exprime dans les premiers romans d’écrivains comme Le fils du pauvre,La colline oubliée qui signent un acte de naissance personnelle à la littérature romanesque par le désir de se faire connaître, de s’identifier et de s’intégrer dans le cours de l’Histoire. Ils sont également le plus souvent produits par des écrivains jeunes et cela peut paraître paradoxal quant au genre autobiographique qui demande une expérience du passé, sous-entend qu’il faut atteindre un « certain âge » ; ce qui mènerait à cette confusion entre l’autobiographie et  et l’écriture contraignante  des Mémoires. Or, les tout récents romans cités succèdent à une œuvre composée de romans qualifiés par leurs auteurs et la critique de « politiques » ou « corrosifs et pamphlétaires » dans lesquels le lecteur chrecherait à la loupe des traces autobiographiques qu’il n’en trouvera pas le moindre indice, si ce n’est dans l’eouvre de Rachid Boudjedra qui exploite singulièrement une « écriture de la greffe » et Malika Mokeddem qui accole d’une manière artificielle des éléments autobiographiques à des récits de l’actualité politique algérienne. 
Pour l’écrivain Anouar Benmalek qui passe du roman polémiste et pamphlétaire à un récit intimiste dans lequel l’univers maternel passe de l’évocation à l’invocation, ce phénomène est dû au fait que « les écrivains ont pris de l’âge » et surtout en raison d’une désillusion politique « On s’est rendu qu’on a beau dire des choses, dénoncer le système politique, que cela ne change rien, que rien ne bouge. Il faut alors revenir à l’essentiel »
Mais comment s’énonce ce genre autobiographique chez Anouar Benmalek et Malika Mokeddem?   Dans La désirante de Malika Mokeddem se croisent une écriture intimiste et un récit policier. Il porte un titre qui privilégie l’identité littéraire de l’auteur qui s’affermit depuis N’zidMes hommesJe dois tout à ton oubli, récits dans lesquels les réminiscences autobiographiques sont fondues dans l’expression « scandée » d’un désir d’amour, de paix, de liberté, de la liberté du corps  qui revendique sa part de plaisir charnel, sensuel, culturel , artistique, gastronomique et littéraire. La vie, la vraie. Ce plaisir littéraire, Malika Mokdem le construit dans l’accomplissement  du couple moderne, sans enfants, qui se cherche, perpétuellement, dans des zones insoupçonnées des sens, dans la peur des lieux communs, poussé, inexorablement, à des voyages extatiques, symboliques ou réels, entre mer et désert, toujours des étendues sans frontières dont est pétri le corps de Shemsa et le corps esthétique du roman.
Si le lecteur s’en tient à l’histoire, il serait probablement déçu ou surpris par sa simplicité et surtout par le fait que Malika Mokkdem l’a voulue à l’heure des nouvelles menaces terroristes de l’Aqmi qui s’est signalé par des enlèvements, rapts d’occidentaux avec rançons dans la région du Sahel. Shemsa « la fille du soleil » (ainsi baptisée par la Sœur blanche qui l’a recueillie à Oran) , la narratrice, écrivain-journaliste, vivant à Montpellier  aime Léo ( Lou dans l’écriture intimiste et Léo dans l’enquête policière), un français, chercheur au CNRS, grand, blond, chaleureux, attentionné, préventif,  avec lequel elle partage la passion de la mer a bord d’un voilier. Elle sait tout de lui et il sait tout d’elle : son enfance au grand erg natal qu’elle fuit à bord d’un camion, cachée dans un sac de vivres, son arrivée à Oran où elle est recueillie par des sœurs blanches, sa venue en France, la misère partagée avec ses compatriotes d’un nouvel exil pour échapper à la vindicte islamiste puis Montpellier, sa petite maison qu’il lui préfère à sa somptueuse villa où il impose Shemsa à ses parents surpris de voir une femme aux cheveux bouclés et au teint basané, buriné par le sable du désert. Tous ces indices autobiographiques tenaces dans l’œuvre de Malika Mokkedem  sont poétisés dans les différents chapitres « Lou » consacrés à une ode, à l’éloge de l’Amour. Le « je » de Shemsa et le « tu »  de Lou, portent dans cette énonciation une sensibilité de la confidence, de la désirante qui réinvente chaque jour, dans chaque page, le désir à neuf. Evitant le passif de « désirée » qu’elle réfute, Malika Mokkdem lui préfère « la désirante », un désir projeté, un élan vital en accomplissement toujours.
Cette écriture de l’intériorité, en quelque sorte « introvertie », duo musical, est pourtant au passé. Car, et c’est là qu’intervient l’enquête policière, Léo est porté disparu alors qu’il faisait un voyage en mer à bord de son voilier. Le père et la mère de ce dernier s’inquiètent et se solidarisent avec l’angoisse et l’inquiétude de Shemsa. Toutes les hypothèses de cette disparition sont passées au crible, allant de la fuite préméditée de Léo, d’une probable infidélité, d’une panne survenue en pleine mer. S’enclenche alors une recherche ininterrompue pour retrouver le voilier au nom si poétique « Vent de sable » . Shemsa prend la mer et va sur les routes maritimes empruntées tant de fois avec « Lou » dans le pourtour d’une méditerranée festive par ses pêcheurs, ses îles exotiques, ses ports tranquilles qui respire « luxe, calme et volupté ». Par cet aspect de la quête du disparu, Malika Mokkdem invite le lecteur à un voyage douloureux mais suave des pays, des iles, comme l’Italie, la Corse, vus avec les yeux de Léo afin que l’amour des paysages goulument savourés à deux, ne cèdent pas une once de place à la fatalité et au désespoir. A bord de « vent de sable » retrouvé vide au milieu de cette méditerranée qui les a bercés tous les deux, elle reconstitue les gestes de Léo avec une exactitude de détails dans les manœuvres techniques d’un voilier, symbole certes, du tourisme, mais ici espace de complicités partagées et lieu d’une disparue aussi soudaine que surprenante. Le père de Léo lui aussi écume la mer, au plus loin, dans la certitude chevillée que son fils est toujours vivant. Des indices apparaissent peu à peu, dans la progression du texte, mais parfois si dénotés que le lecteur n’a aucune peine à anticiper sur les raisons de cette disparition, même si, l’auteur brouille les pistes, avec quelques difficultés narratives pour faire avancer l’enquête sur cette disparition. En effet, un embrouillamini de situations et de personnages vont entrer brusquement en scène par téléphones portables interposés, entre jeux de soupçons, de filatures, d’écoutes. Entre un policier italien, ami de l’auteure narratrice, un collègue maffieux de Léo, un jeune tunisien, une sorte de mousse à bord du voilier de Léo et des gangs, Shemsa arrive à percer le mystère au bout de son voyage en Tunisie ( de la période récente du Président Ben Ali). Elle apprend que Léo a été victime d’un traquenard. Il s’aperçoit, de retour d’un voyage en pleine mer, que son voilier en bourré de mitraillettes et qu’il est suivi par un bateau qu’il a cru être des services douaniers. Il jette les armes à la mer et est rattrapé par ses ravisseurs. Léo est vivant et la mobilisation des services consulaires et l’opiniâtreté de Shemsa ont fini par le libérer des mains de l’organisation terroriste d’El Qaïda au Maghreb. 
Ces deux plans du récit, même s’ils ont un lien narratif évident, le récit intimiste qui croise l’enquête policière sur la disparition n’en est qu’une série de flash-back dans lesquels Shemsa évite de sombrer dans la soudaine solitude, elle qui la porte, enfouie en son sein,  depuis qu’elle a été abandonnée dans le désert.
Mais l’enjeu esthétique de ce roman ne réside pas seulement dans cette disparition imaginaire et littéraire car, dans celle-ci, par touches discursives, par la brièveté remarquée de passages, s’insinue une autre disparition, collective, autobiographique, politique, celle d’un pays, du grand erg natal mais aussi celle d’une Algérie « oubliée », amochée, exsangue, ensanglantée, rendue méconnaissable par l’islamisme qui a voilé sa baie et le corps des femmes, de la mer, du désert, de ses dunes, jusqu’aux souvenirs brouillés de la narratrice. Cette double disparition est constamment mise en contigüité dans le texte jusqu’à la libération de « Léo »  qui revient sain et sauf à Chemsa, comme un pan de victoire sur la disparition d’un pays, d’une mémoire, d’une étendue désertique mais si riche en sensations. Entre mer et désert, villes et îles, erg et côtes, l’écriture de Malika Mokkedem puise sa richesse dans ces contrastes géographiques qu’elle rend, ici, avec son talent propre, dans le contraste  esthétique de La Désirante. Par son aspect d’une enquête policière sur la rapt d’un chercheur du CNRS par les terroristes de l’Aqmi, ce roman croise sa thématique avec le tout récent roman de Yasmina Khadra « L’équation africaine » qui n’a, cependant pas, ce versant affectif, émotionnel et sensuel qui confère au roman de Malika Mokkedem une remarquable poéticité.
Dans « Tu ne mourras plus demain«   Anouar Benmalek  opère un changement de ton, de style. Enfant terrible de la littérature algérienne – dont les tout récents romans, O Maria, une plongée dans l’Andalousie espagnole sous l’inquisition et Le Rapt, avec, un double sujet remis à l’actualité : un enlèvement d’enfant cru être d’origine terroriste et le récit d’une page algérienne sur le massacre du village Melouza par l’ALN (Armée de Libération Nationale), durant la guerre de libération- Anouar Benmalek semble s’assagir avec ce roman élégiaque à la gloire maternelle. A ses romans historiques pamphlétaires dénués de toute sensibilité qui aurait pu trahir l’auteur d’être de connivence avec ses personnages – Maria, la victime de l’inquisition de l’Inquisition espagnole qui en échappe par des moyens « scandaleux » aux yeux de la critique et le narrateur victime du rapt de sa fille qui se retrouve aux prises avec le bourbier de l’épisode sombre de la guerre de 54 -, succède, cette fois, un récit élégiaque dans lequel l’écrivain épanche sa douleur suite à la perte de sa mère et explore l’univers de la sensibilité, du désarroi face à la destinée, à l’inexorable fuite du temps, à la perte irrémédiable de la mère, à laquelle il s’adresse, faisant de ce récit à la fois un cri, une plainte, une douleur mais aussi, un travail du deuil par la fiction.
Sur cette entreprise d’écriture, pour une grande partie franchement autobiographique, l’auteur s’en explique : « Je m’étais déjà essayé avec les Amants désunis, qui prenait comme point de départ l’enfance de ma grand-mère trapéziste, avant de se développer en une pure fiction. Je rêvais à présent de me colleter avec l’écriture de la vérité, autre travail de fiction, pourrait-on m’objecter, mais beaucoup plus risquée, la réalité humaine brute manquant trop souvent de la cohérence propre aux dispositifs romanesques » (p.44) L’auteur anticipe-t-il sur la critique de ce genre qui s’apparente à une « chronique familiale » ? En est-ce une dans la mesure où c’est le genre « Récit » qui est signalé sur la couverture du livre ?
Tout ce récit est construit sur la relation intime « je-tu » entre le fils et sa mère, excluant tout rapport indirect qui eût fait des faits narrés de simples souvenirs de famille. Cette relation ombilicale est doublée d’un autre rapport, cette fois à l’écriture proprement dite, qui l’exprime. L’absence de chronologie pourtant « loi » du genre autobiographique, l’auteur évoquant sa « maman » en l’impliquant dans l’écriture de ses romans écrits avant et après sa mort comme s’il en quémandait une « caution maternelle » de son œuvre littéraire. Des Amants désunis, il écrit « Mais tu es morte trop tôt. Je voulais t’offrir ce livre qui devait être une espèce d’herméneutique des arrachements constitutifs de l’identité de notre famille » (p.46) Sur Le Rapt, le lecteur apprend qu’il a un lien maternel. Sa mère lui a raconté un fait qui a jeté l’émoi sur les habitants de la cité constantinoise : le rapt d’un  garçon. Evoquant l’engagement de son père dans la résistance urbaine durant la guerre de libération et dont il n’a pas tiré gloriole après l’indépendance, l’auteur écrit, des années plus tard, après la mort du père, lors de la publication de son roman Le Rapt réédité en Algérie : « Je revenais de Constantine où j’avais présenté mon dernier roman, Le Rapt – qui traitait justement des horreurs de la guerre d’Algérie. Je t’avais confié mon amertume d’avoir cherché en vain la tombe de mon père dans le cimetière de la ville, les mauvaises herbes ayant envahi le portion de terrain où celle-ci était censée se trouver » (p.79) Auparavant, à propos de Ô Maria, l’auteur, évoquant la tombe maternelle dont les détails rappelle sa grand-mère maternelle « située sur une surface inclinée dont l’abord était acrobatique », ne manque pas de souligner la réaction de sa mère à la lecture de ce roman, première lectrice sans doute de ce roman et première confidente et protectrice des « appels au meurtre » dont le fils a été victime à la publication de ce roman : « J’ai écrit un roman où des personnages continuaient à « vivre » après leur mort et qui m’a valu à sa sortie des appels au meurtre dans une bonne partie du monde arabe. Même si certains passages d’Ô Maria t’avaient choquée par leur crudité et leur irrespect métaphysique, cet aspect-là – le fait que les défunts se transforment en spectre tourmentés par le souvenir de leurs faiblesses humaines et par l’amertume de découvrir que, de l’autre côté aussi, on les avait grugés – n’avait pas semblé te gêner outre mesure » ; ce qui ne fut pas le cas pour Les Amants désunis écrit sur sa propre mère  à la lecture duquel elle a gardé un silence pudique.

Le fils et l’écrivain, deux statuts apparemment différents dans la relation avec la mère, semblent être en connivence intime, s’interpellant au fil des pages, l’un quêtant un passé familial aux origines éclatées et tourmentées ; l’autre, l’écrivain, le reconstruisant dans un univers fictionnel dans lequel l’étrangeté d’éléments autobiographiques – une grand-mère maternelle  d’origine helvétique et trapéziste de profession, devenue, au sein du clan la « gaouria » , – constitue une originalité fictionnelle. L’évocation de la réaction de la mère à la lecture de Ô Maria n’est pas fortuite dans cette relation solidaire entre le fils et l’écrivain. Maria la Morisque, brûlée vive sur le bûcher de l’inquisition ressurgit, au-delà des contextes historiques différents, sous les traits de cette grand-mère trapéziste que son grand-père a épousé par amour et qui a vécu au sein du clan traditionnel des épreuves tragiques d’une « gaouria », « roumia » , d’une « chrétienne surgie de l’autre bout du monde » vilipendée, rejetée, expulsée de son foyer et du pays, sa fille, l’unique, enlevée par le père qui se remarie. Après être retournée dans son lointain pays, dessaisie comme Maria de ses repères, de sa famille, de son amour, elle revient affronter, dans la plus complète solitude, paria d’un environnement hostile, la solitude, auprès de sa fille qui ne la reconnaît pas. 

La vindicte dont fut victime la petite Maria dans une Andalousie sous l’inquisition chrétienne du XVIIè siècle ne se retrouve-t-elle pas, toute proportion gardée, dans cette évocation de « amti » ( la tante) qui, jeune fille emmurée dans la maison bien gardée par la sévérité des mœurs de l’époque, rêvait d’un prince charmant pour lequel elle donnait sens à une existence recluse. Jusqu’au jour où un homme la demanda en mariage. Le trousseau qu’elle a confectionné pour aller au-delà des murs de « sa prison familiale » vole en éclat quand son père mit fin aux fiançailles attendues, ayant appris que le prétendant était porté à l’alcool. Le récit qu’en fait l’auteur est touchant par sa  véracité: « Les portes de la prison, qui s’étaient entrouvertes, se refermèrent à grand fracas sur ma tante. D’abord, elle ne sut quoi faire de son désespoir. Puis, elle rassembla son trousseau, déchira une à une ses robes brodées d’or et d’argent, brisa les bracelets, les colliers, les flacons de parfums précieux, cisailla sauvagement sa magnifique chevelure qui lui arrivait jusqu’au rein. Elle hurla ensuite pendant des heures et, à bout de forces, ferma à tout jamais son esprit… » (p.93)

Le récit ne se limite donc pas aux réminiscences familiales, certes nombreuses dans le texte. Il les habille d’une étoffe esthétique de l’émotion qui les libère de leur environnement historique ou de leur explication sociologique. De même, dans la quête ininterrompue d’une biographie aux racines lointaines et tourmentées de sa mère,  l’auteur ne se contente pas de les évoquer. Il cherche à percer les secrets de sa mère, d’en dépasser la simple relation filiale ( comme il le fait avec son père, le Sévère) par le désir de n’être pas seulement son fils mais de devenir son ami, son confident, son « Amant imaginaire » ( Taos Amrouche). Les textes mis en italique en ouverture de chaque chapitre offrent de courtes conversations intimes entre le fils et la mère, au-delà du vécu, touchant au métaphysique d’une relation magique et transcendante, exprimant l’éternité des mots qui la disent dans« Tu ne pourras plus demain« .
Certes, Anouar Benmalek n’omet pas, au passage, de rendre la réalité politique des années 70 et 80 de l’Algérie au temps du parti unique par la situation inconfortable de sa mère qui n’est ni Algérienne, ni Marocaine, vivant sans papier à Constantine, comme une « harraga » de l’Histoire, face à l’impunité dont jouissait le pouvoir et ses protégés. L’auteur évoque les agissements d’un protégé du Président qui, s’apercevant que les habitants de la cité constantinoise avaient vue sur le jardin de sa somptueuse résidence, ordonna qu’on aveuglât les balcons de l’immeuble par des murs de briques. D’autres anecdotes, drolatiques celles-là émaillent le récit. Le père, se retrouvant à la tête de la gérance de la mosquée de la ville envisagea un stratagème dont l’épouse s’avéra digne d’une actrice de grand talent pour en annuler la donation de la gérance faite par écrit  à l’Etat. 
Des touches critiques qui peuvent sembler « utilitaires »,  quelque peu exotiques,  faites à posteriori  sur le rituel religieux auquel il assiste lors des funérailles de sa mère par lesquelles s’ouvre le récit confèrent par moment au texte une certaine artificialité. Mais, qu’à cela ne tienne, C’est précisément de cette force fictionnelle qui va au-delà du temps, de son historicité, des carnets de famille, vers une « immortalité littéraire » que l’auteur réussit le passage de l’évocation à l’invocation. 
Pour Boualem Sansal, avec Rue Darwin, l’autobiographie n’est pas « intimiste »; elle s’énonce dans les entretiens qu’il a accordé à la sortie de son nouveau roman, s’identifiant à tel ou tel personnage de ce roman en en livrant les filiations de l’état civil. Mais à la différence d’Anouar Benmalek et de Malika Mokkedem qui n’assument pas l’autobiographie dans leur écrit, sans doute en raison de la dévalorisation esthétique que contient prétendument ce genre, Boualem Sansal l’assume hors même de son cadre moral et éthique dans lequel ce genre a été catalogué…

Rachid Mokhtari

http://www.freealgerie.com/debat-du-jour/204-litterature-algerienne-retour-a-lautobiographie-ou-panne-de-limaginaire.html

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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