
L’écrivain algérien francophone Boualem Sansal a obtenu dimanche le prix de la paix de la foire du livre de Francfort, en Allemagne.
Boualem Sansal, 62 ans, a reçu le prix pour sa critique du régime d’Alger et son lutte pour « la liberté de parole, de culture et de religion » en Algérie, a déclaré le président de la foire, Gottfried Honnefelder. L’écrivain qui a reçu son prix en présence d’un millier de personnes à la fin de la manifestation annuelle, la plus grande foire du livre du monde, a déclaré qu’une « révolution mondiale » était en cours.
« Les gens veulent une démocratie universelle, authentique, sans frontières ni tabous. Ils rejettent les dictateurs, l’extrémisme, le pouvoir des marchés, l’emprise étouffante de la religion », a dit Boualem Sansal. Il a été félicité par le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle pour le prix doté de 25.000 euros (35.000 dollars).
« Le prix honnore non seulement l’oeuvre littéraire de Boualem Sansal mais aussi ses efforts pour un changement démocratique et pacifique en Algérie », a dit le ministre dans un communiqué.
« En ce moment de boulversements dans le monde arabe, j’espère que la vision de Boualem Sansal d’une société libre et démocratique en Algérie deviendra réalité », a dit M. Westerwelle.
Dans un entretien qu’il a accordé à Jeune Afrique (*), l’écrivain Boualem Sansal disait de l’Algérie : « C’est mon pays. Et mon rêve, ce serait qu’on y vive en paix, en démocratie. Au moins qu’on y vive comme on vit au Maroc ou en Tunisie. Mais à cause de la malédiction du pétrole et – excusez l’expression – de cette armée et de ce pouvoir de merde, on est dans une situation telle qu’il n’y a rien qui soit aimable dans le pays. On est comme des gens enfermés qui deviennent fous. Vivre en Algérie, avec cette violence, cette corruption, c’est très difficile ».
Le prix de la paix de la foire de Francfort a dans le passé été décerné à des écrivains comme le Turc Orham Pamuk, le Hongrois Peter Esterhazy et le Tchèque Vaclav Havel. Il avait été obtenu l’an dernier par l’Israélien David Grossman.
Avec AFP
31 décembre 2011
LITTERATURE