La blonde Zogha, ma voisine d’infirmière, à la limite, pourrait vous parler de crise cardiaque : «Ayayaye, vous dira-t-elle, l’infarctus du myocarde, si tu ne t’y prends pas à temps, c’est direct la convocation chez Moulana !». La crise de nerfs, nous autres Algériens, on l’a apprivoisée el-meskina. Qui de nous n’est pas en état d’agitation avec ou sans crise? Familièrement, on appelle ça kerrèze. C’est-à-dire le kérosène lui est monté à la tête. En bon français, on dit de quelqu’un qui a un brusque accès de colère et qui perd la maîtrise de soi qu’il a crisé : c’est dire que ma blonde infirmière, y’a pas que «libra» et la seringue dans ses bagages.
Elle peut vous parler de la crise économique qui a traversé le pays, quand, pour l’acquisition d’une plaquette d’oeufs, il fallait connaître le patron des douanes afin qu’il intervienne auprès du planton de Souk el-Fellah. Qu’est-ce qu’il ne fallait pas faire pour une omelette ! La crise de logement aussi, elle pourrait vous réciter toute une poésie pour bite-et-cousina… Sur la crise de confiance qui règne fel bled aujourd’hui, elle n’aime pas s’étaler.
En conclusion, elle vous dira que tout est en crise, tout coule comme le «Titanic». Et ce n’est pas pour rien que l’acteur principal s’appelait «Tom Crise». Alors la crise fi Nancière, fi Alger ou fi Ouahrane, fina, fina, on doit la prendre au sérieux.
28 décembre 2011
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