
Ceci pour un peu forcer le trait. Car dans l’immédiat, l’islamiste a toujours expliqué qu’il veut prendre le Pouvoir pour le bien de Tous. « Mais lequel ? », dirait Bernard Shaw quand on lui a dit que le but de l’amour est de faire Un entre l’homme et la femme. Le mouvement est d’abord théologique, messianique, utopiste. En ce sens, il fait peur. Car tant ce but encore inachevé, le religieux ne lâchera pas le crachoir et le pouvoir. Il a l’idée de fond d’accomplir une histoire universelle et pas une histoire nationale. Il veut la fin et pas la vie courante, l’eau courante, les routes courantes et les PME/PMI. L’islamiste reste un religieux et l’exercice du Pouvoir chez lui est lié à une histoire de consumation universelle et de hâte vers la mort et l’accomplissement de la création. Cela n’a rien de politique justement et explique pourquoi le politique et le religieux sont mortels en voisinage, sanguinaire : le but est absolu et ne se soucie pas du détail de la vie de chaque homme. Quand ils auront pris le pouvoir, les islamistes le rendront-ils ? Croiront-ils en l’alternance entre eux qui représentent la volonté du monde et d’autres adversaires qui ne sont que des partis politiques ? S’accommoderont-ils de l’humain, justement, de la vie de tout les jours et du politique dans ce projet cosmique? Le peuvent-ils justement ?
Peut-on gérer la terre en pensant tout le temps au ciel ?
20 décembre 2011
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