Trezel sougueur, c’est revivre l’allégresse du premier orchestre qui, des années durant avait enflammé les roses nuits de mon village. Les répartitions et les répétitions musicales tenaient lieu dans le sous sol de l’unique bâtiment des diar el farah. Stupéfaits, pour la première fois on côtoyait les instruments de musique ainsi réunis. L’accordéon et la batterie entre les mains des frères regard créaient en nous la sensation de vouloir s’envoler le plus loin possible. Les adultes et les enfants de tous les fileges s’en donnaient corps et âmes à l’euphorie d une danse qui pour la plupart des temps était dominée par le fleuron du village A. khaled. Sur la piste de la danse, le joli brun s attirait les foudres de guerre. Il était tout simplement une star.
Orchestre de mon village, musiciens formés dans la complainte de la rue et dans les cœurs d’une jeunesse profondément secouée par les aléas d’une vie difficile soutenue par la grâce d une grande ambition tintée de rêves inachevés, mais combien capable de surmonter les hautes cimes sans battre des ailes.
Vaillants animateurs éclairant les voies de moulay essoltane, sous l’ ovation éternelle liant le ciel a la terre et la lumière aux lumières des lumières sallou sallou ala nbina allah allah mohamed yachfa fina allah allah Le sacre depuis les époques lointaines se dessinait lentement au fil des heures retraçant les repères d une tradition ancestrale que les générations avaient toujours honore et respecte.
Le ciel étoile scintillait encore à la faveur d’un calme qui venait de s’instaurer, les danseurs a leur tour avaient libère la piste. Les tasses de the et de café se vidaient et se remplissaient dans une atmosphère de détente et de grande joie. Brusquement des you you soutenus par la derbouka jaillirent de nouveau liberant du coup les sens et les voix sallou sallou ala nbina allah allah mohamed yechfa fina allah allah moulay essoltane visiblement atténué, le front humide, dans une joie indescriptible recevait le sacre que la tradition des vieux avait jalousement gardé. Le satin blanc confondu dans une emotion profonde s accrochait encore aux éléments d’une nuit qui s emblait être sans fin.
A la pointe de l’aurore, dans un émouvant bkaou ala kheir wehna mchina welli hebna ihaoues alina, le village libérait ses dernières étoiles dans l’attente d’un jour qui avait déjà commence.
O valse de jeunesse pourra-tu pour une soirée, pour un instant si court soit il, te reproduire sur les lieux jadis témoins des fanfares et des parades s’exécutant fièrement dans la blancheur croisée au rouge des nobles sacrifices et au vert des champs d’honneur.
Orchestre aux lueurs vivantes, si les cheveux ont abandonné leur force de jeunesse, les doigts et la foi sont la pour redonner vie aux aléas endormis. De l’accordéon a la batterie, en passant par la ghaita des nuits inoubliables du mawlid ennabaoui echarif, le fier village se souviendra de ses enfants et de ses époques merveilleuses.
Sur la piste de leurs aines, le fameux trio d’el hidhab et les rossignols de l’andalousie ont magistralement illustré la splendeur d un village qui n a pas oublie.
Sallou sallou ala nbina allah allah mohamed yechfa fina allah allah.
Mon village n’a pas oublié. Les enfants de mon village non plus.
Dédié aux ténors Ain-Dzaritois Guendouz Anas Laid et Tahar Belfedhal
BELFEDHAL Abderrahmane
26 novembre 2011
BELFEDHAL Abderrahmane, Contributions