C’est le souk ! C’est toute la ville qui se transforme en souk. Il ne se trouve pas un quartier qui échappe à la «soukerie», et tout ce que cela engendre comme désagréments pour les riverains. Au point où les services de police ne savent plus où donner de la tête. Zmène, c’était clair, des agents étaient affectés sur des sites précis, mais là, ça pousse partout. Les services de la commune ont beau renforcer leurs équipes et multiplier les tournées des camions de ramassage d’ordure, c’est peine perdue. Barouita devant berouita, carro, puis un autre carro et c’est un marché improvisé qui s’installe. Dans la durée. Bien entendu, ces marchands occasionnels doivent se nourrir. Du coup, le barbecue de fortune va se frayer une place. Comme il n’est pas à la portée de tous, la restauration se diversifie. Karentita, chamia, lbène, toute une population se met au service de la «soukerie».
Autant les désagréments se multiplient, autant, en catimini, les riverains se disent «ça rend quand même service ce souk, on n’est pas obligés de faire des kilomètres pour un kilo de pomme de terre». Comme quoi, la situation arrange et dérange. La soukerie ne peut s’imposer que si elle trouve clientèle. El la clientèle ne peut se débarrasser de la soukerie que si elle la déserte. Ce n’est pas en l’alimentant, ce n’est pas en organisant un service de sécurité tout autour, ce n’est pas en nettoyant après un départ qu’on aura réglé le problème. Cela rappelle un peu ce maire qui, croyant bien faire, avait tout fait pour installer l’eau et l’électricité dans un bidonville. Dès que les habitants ont eu des compteurs électriques, ils avaient droit à la résidence. C’est après, quand le bidonville devenait gênant, qu’il a tenté de raser les habitations précaires. Mais où les loger? Voilà toute la soukerie
16 novembre 2011
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