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ABDERRAHMANE HADJ-NACER «LA MARTINGALE ALGÉRIENNE» Au confluent d’une crise

8 novembre 2011

1.LECTURE

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Au confluent d'une crise

Ancien gouverneur de la Banque d’Algérie, économiste à la compétence reconnue au niveau international, Hadj-Nacer nous livre une réflexion pertinente quoique désabusée sur la crise que vit notre pays.

On pouvait s’attendre de la part d’un économiste de haut vol, à une réflexion sur le développement économique et expliquer le pourquoi de l’échec du décollage économique de l’Algérie. Or, dans son ouvrage «La Martingale algérienne» Hadj-Nacer, plutôt que de s’enfoncer dans une étude scientifique qui serait absconse pour la plupart de ses lecteurs, a procédé autrement en revenant sur une crise récurrente qui a conduit le pays à une impasse. Ce qui ne l’empêche pas de relever que ce n’est pas l’absence de démocratie, mais bien la corruption qui a empêché le décollage économique du pays.


Ainsi, avant que d’être économique, la crise que traverse l’Algérie est avant tout politique, culturelle, civilisationnelle et Hadj-Nacer de trancher: «La conscience de soi est absente du débat politique en Algérie. Notre désaccumulation ne se manifeste pas uniquement dans l’ingénierie, la gestion, la gouvernance mais aussi dans cette incapacité de nombre d’Algériens à ressentir et exprimer le respect de soi, donc des autres. Elle nous conduit à un règne sauvage où dominent les rapports de violence», affirme-t-il. Et l’auteur de se poser la question: «Qu’a-t-on transmis à nos enfants?» C’est sans doute là la question fondamentale qui se pose à l’Algérie et que Abderrahane Hadj-Nacer pose franchement sans faux-fuyants en revenant sur le non-héritage, la non-culture qui ont été ceux de l’Algérie indépendante. Tout peuple a des repères historiques, socle sur lequel il peut s’appuyer. Sur quoi l’enfant algérien, auquel on a scellé ses origines et le passé ancestral de son pays, pouvait-il s’appuyer lorsqu’il ne connaît pas la vraie histoire de son pays, parce qu’à celle-ci fut substitué un héritage historique étranger qui n’est pas le sien. Il est patent que cet enfant soit désorienté car sans attache avec son milieu naturel, culturel projeté qu’il est dans un espace socioculturel qui n’est pas le sien. C’est un peu ce qu’explique Hadj-Nacer pour lequel la crise vécue par le pays est d’abord politique et culturelle avant que d’être économique, dans la mesure où le politique et le culturel influent grandement sur l’économique et sur le développement en général. L’auteur insiste sur le fait que ce sont là des réflexions personnelles, mais des réflexions pertinentes étayées par des arguments irréfutables qui en fait, recentrent le débat sur la crise récurrente qui fait que l’Algérie vit depuis l’Indépendance dans un système transitoire qui n’arrive pas à donner au pays des fondements sociopolitiques et des institutions capables de survivre aux hommes. Quoique né à Alger, en 1951, Abderrahamne Hadj-Nacer est originaire d’une famille de notables et intellectuels de la Vallée du M’Zab (il est le cousin du grand poète Moufdi Zakaria). C’est un homme cultivé qui a fait de brillantes études et occupé des fonctions de responsabilité, dont celle de gouverneur de la Banque d’Algérie et participé à l’élaboration de plusieurs plans de développement. Il est actuellement consultant international sur les questions économiques et bancaires. Fin observateur, il su diagnostiquer le mal qui ronge le pays préconisant ainsi une thérapie qui, selon lui, pourrait contribuer à sortir l’Algérie du provisoire et de ses crises répétitives. Ainsi, selon M.Hadj-Nacer:
1) «il n’y a pas de développement sans conscience de soi, sans connaissance de l’anthropologie et de la sociologie d’un pays, mais aussi de son histoire et de sa culture, et sans respect de la nature
2) «il n’y a pas de gouvernance, selon les standards d’efficacité, sans l’existence d’une élite nationale
3) «il n’y a pas d’économie performante sans démocratie, c’est-à-dire sans légitimation par la population
4) «enfin, il n’y a pas de liberté, fut-elle économique, sans un Etat fort.
Des sentences frappées au coin du bon sens dans un pays qui, effectivement, fit tout de travers depuis près d’un demi-siècle, se contentant de vivoter dans l’à-peu-près et dont les dirigeants oublièrent qui ils sont et d’où ils viennent. «Au final, «La Martingale Algérienne» est un condensé des expériences du haut commis de l’Etat qu’avait été Abderrahmane Hadj-Nacer qui s’est fait une religion quant à l’état des lieux de l’Algérie. Un livre bien écrit, facile à lire.

La Martingale algérienne de Abderrahmane Hadj-Nacer, Edition Barzakh, Alger 201

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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