Ainsi va la vie
Résumé de la 1re partie : Nadjet cache à ses parents sa relation avec Salim. Le garçon, lui, s’impatiente, parce qu’il veut demander au plus vite sa main.
Il lui a proposé d’aller au parc des expositions, en dehors de la ville. En cette période de l’année où il n’y a pas d’exposition, l’immense parc, pourvu d’une végétation luxuriante, est désert. Ils pourraient s’y promener et bavarder en paix.
Comme il n’a pas de voiture – il lui a pourtant promis de ramener celle de son frère – ils ont pris le bus.
Ils achètent des cacahuètes et vont les manger sur une pelouse, à l’abri des regards.
— Je voulais te parler, dit Salim.
Elle sait de quoi il va lui parler, mais elle fait semblant de n’être au courant de rien.
— Cette semaine, j’ai l’intention d’envoyer ma mère demander ta main !
— Pas cette semaine, dit-elle.
— Et pourquoi ? demande-t-il, prêt à se mettre en colère.
— Comme je te l’ai dit, tout à l’heure, je n’en ai pas encore parlé à ma mère !
— Et qu’est-ce que tu attends pour lui en parler ?
Comme elle ne répond pas, il se dresse, pointant vers elle un doigt accusateur.
— Toi, j’ai l’impression que tu n’es pas pressée qu’on se marie !
— Tu te trompes !
— Alors pourquoi tu n’as rien dit à ta mère ?
— J’attends le moment propice.
Elle prend une cacahuète et la croque. Il la saisit par la main.
— Nadjet, tu sais combien je t’aime !
— Moi aussi, je t’aime !
— Alors, épouse-moi !
Elle le regarde : il a les yeux brillants, comme s’il voulait pleurer.
— Si c’est le logement qui te chiffonne, je ne tarderai pas à en avoir un… dans mon entreprise, je suis le premier sur la liste.
— On pourrait attendre que tu l’ais, ce logement !
Elle ajoute aussitôt :
— Moi, ça ne me dérange pas d’habiter avec ta famille, ce sont mes parents qui ne voudront pas ! Et puis, ils diront que je dois finir mes études avant de songer à me marier.
— Tu finiras tes études en juin. L’été, nous nous marierons !
— je n’ai pas encore fait mon trousseau !
— je me moque de ton trousseau !
Elle sourit.
— Bon, bon, calme-toi, ce n’est pas la peine de t’emporter. Envoie toujours ta mère, nous verrons ensuite ce qu’il y a lieu de faire !
Il éclate de rire, comme un enfant qui obtient enfin l’objet de ses désirs.
— Tu acceptes enfin !
Elle prend une motte de terre et la lui lance.
— Je n’ai jamais refusé, grand nigaud.
— alors, tu fais exprès de m’énerver !
3 novembre 2011
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