Le Carrefour D’algérie
Dimanche 30 Octobre 2011
Sra…ma…sra
Par Sayah
Wahran: Ya ennou, sobbi ghir aalihoum !!!
Aujourd’hui, il pleut à torrents. Et pour se réchauffer un peu, je n’ai pas trouvé mieux que de vous raser avec cette histoire de «ennou, sobbi, sobbi, ma tsobbiche ghir aalina». Et par désillusion, désenchantement ou dépit, je me retrouve en train de vous ennuyer, le temps d’une chronique de 2.500 caractères,
avec un constat amer d’une ville qui devient, en deux temps trois mouvements, un douar ou une plaine immonde déversant, dans ses flancs, des millions de tonnes d’eau et empêchant quiconque de traverser ou d’en faire un pas. Je ne vous parle pas de Kandahar, de Syrte ou d’une quelconque contrée serbe bombardée par les Alliés jusqu’à la rendre méconnaissable à ses propres résidents. Je ne vous parle pas aussi d’un cyclone ravageant Fujiyama ou d’un Nino endommageant la côte Ouest des Etats-Unis d’Amérique. Pas plus, enfin, d’une ville d’Ethiopie, du Mali ou du Bangladesh où les autorités, n’ayant même pas de quoi s’acheter un Kojak à sucer, se lamentent, à longueur d’années, dans une famine indescriptible jusqu’à être qualifiée d’inhumaine. Je vous parle …d’ORAN. Une mégalopole de trois millions d’habitants pour laquelle l’Autorité Centrale et les contribuables paient…des milliards de dinars pour son fonctionnement et sa …maintenance. Je vous parle de…Wahran où des dizaines de milliers d’agents de nettoiement sont payés mensuellement et coûtent à la ville l’équivalent du budget annuel d’un …pays d’Afrique. Je vous parle …d’El Bahia qui n’est bahia que dans le cœur de ses habitants mais qui devient, après une simple ondée, une vraie piscine noirâtre où ni les bolides ni les piétons ne se fraient un accès. Alors, ya el ….Mir, regardez ce qui se passe dans votre ville et vous verrez que vos agents se la coulent douce les douze mois durant jusqu’au moment où Dame Pluie se fasse une obligation d’opérer une visite dans la Cité des Lionceaux. Et dire que les habitants allaient prier, ce vendredi, pour un peu de pluie rafraîchissante et salvatrice. Cela nous aurait sûrement identifié à Venise l’alléchante. Sauf que, en cette contrée de débrouillardise affichée et avérée, nos concitoyens délaisseraient leurs bidules et confectionneraient des « gondoles » made in Wahran, avec lesquelles ils se feraient une joie d’observer un sit-in devant Dar el …Mir qui, de …sourires forcés en …rires de conjonctures, les enverra balader vers leurs éternels….délires. «Ya ennou sobbi, sobbi; sobbi ghir aalihoum» !!!
medhayas@yahoo.fr
30 octobre 2011
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