Un voleur entra la nuit dans le grenier d’un marchand ; il ramassa toutes les pelisses et toute la toile, puis il voulut descendre ; mais il fit un faux pas, s’accrocha à l’huisserie de la porte, et ainsi fit du bruit.
Le marchand, entendant du bruit, au-dessus de sa tète, réveilla son domestique et monta avec lui au grenier.
Le domestique, encore tout endormi, dit au marchand :
— Il n’y a pas à chercher, il n’y a personne ; c’est peut-être un chat.
Malgré tout, le marchand monta.
Aussitôt que le voleur entendit venir quelqu’un, il remit tout en place et chercha une cachette ; il aperçut un énorme ballot, derrière lequel il se cacha.
C’était du tabac en feuilles ; il se couvrit de tabac, et, de cette cachette, vit les deux hommes qui se promenaient et causaient. Tout à coup le voleur éternua.
Le marchand dit :
— Je viens d’entendre un grand bruit !
Le domestique demanda :
— Mais qui est-ce qui peut faire ce bruit ? Un chat peut-être, ou bien le Domovoï[1].
Le marchand passa près du tabac, ne vit rien et dît :
— En effet, je me suis trompé, il n’y a personne; eh bien, allons-nous-en alors !
Et le voleur, les voyant s’éloigner, pensa :
— Maintenant, je vais de nouveau tout ramasser, et je sortirai par la lucarne.
Tout à coup, le voleur sentit quelque chose lui chatouiller le nez, comprit qu’il allait éternuer et se couvrit la bouche de sa main, mais il ne put se retenir. Le marchand allait sortir, lorsqu’il entendit, dans le coin, quelqu’un qui éternuait : Tchi!… tchi!… atchi!…
Les deux hommes se retournèrent et attrapèrent le voleur.
- ↑ Esprit malin
28 octobre 2011
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