Résultat d’expériences humaines historiques, cumulées, complémentaires et solidaires, forgé durant des siècles dans le domaine de la communication et de l’expression écrite, l’alphabet latin est devenu un patrimoine de l’humanité. La vaste étendue géographique de son utilisation en a fait une convention internationale tacite par laquelle la quasi-totalité des langues se transcrivent et par laquelle la communication fonctionne.
Les moyens modernes et techniques, tels que la télécommunication, l’informatique, l’Internet accentuent et amplifient sans cesse le rapprochement entre les hommes. Ce qui a davantage contribué à l’élargissement et à la quasi-généralisation de l’utilisation de cet outil devenu un espace communautaire constamment rassembleur. En cela, l’alphabet latin est considéré aujourd’hui comme étant une “écriture internationale”. Si les langues ne sont pas neutres dans ce qu’elles permettent comme expression plurielle de la vision du monde, en revanche l’alphabet latin de par sa neutralité, son efficacité et son usage massif, leur assure et leur conserve plutôt cette personnalité et ce caractère propres à chacune d’entre elles. De plus, l’outil graphique est devenu pour ainsi dire une aubaine pour les langues particulièrement fragilisées par l’évolution rapide, constante et dynamique des effets de la mondialisation. Il leur applique une nouvelle sécurité qui les met à l’abri de nombreux dangers d’extinction malheureusement constatée par les services concernés de l’Unesco. Même les langues indochinoises, pourtant à très forte tradition d’usage d’écritures toutes particulières, quand elles sentent le besoin d’accroître leur présence sur le marché international, finissent par succomber devant l’impérieuse nécessité de se reporter et d’adopter l’alphabet latin. Résister face à ce passage obligé qui s’impose de lui-même, pourtant combien utile et d’intérêt, au nom de considérations idéologiques, politiques et autres positions frontistes de principes achève de conduire tôt ou tard les réfractaires, droit vers l’échec.
A. A.
kocilnour@yahoo.fr
26 octobre 2011
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