Le Carrefour D’algérie
Point de vue
Par Ahmed Meskine
Plus de femmes SVP!
Il y a comme quelques doutes à émettre quant à la campagne menée tambours battants, pour la participation de la femme dans la vie politique, 50 ans après l’indépendance. Pourtant l’algérienne a commencé à voter avant la suissesse. Elle connu la mixité à l’école avant la canadienne et elle a participé à une guerre de libération autant que la vietnamienne. Ce qu’elle est devenue par la suite est une affaire d’hommes et ceux sont aujourd’hui ces hommes qui par prolongement naturel de leur machisme atavique, réclament des femmes dans les différents hémicycles,
comme si on passait la commande d’un harem pour voyeurs indomptables. Le drame c’est qu’ils ne réclament ni leurs sœurs, ni leurs épouses ni encore moins leurs mères, un peu comme ce que reflètent nos rues et autres espaces publics. Non, ils réclament des femmes parce qu’ils viennent de se rendre compte de la monotonie de la politique sans elles. Ils fixent des taux de participation qu’ils n’arrivent pas à gérer et se positionnent dans le débat comme si les priorités nationales s’arrêtaient là. Mais qu’a-t-on fait concernant cette question en 50 ans, durant lesquels la femme a été chassée des partis politiques, y compris sous le règne du parti unique qui lui avait conçu une organisation de masse spécifique, pendant que les grandes décisions se prenaient sans le genre féminin? Il faut avouer que la partition masculine n’offre plus d’harmonie et qu’elle est en panne. D’ailleurs, en ouvrant juste un peu les yeux sur le monde on se rend bien compte que de plus en plus de ministres des AE sont des femmes et ce n’est pas un hasard. Hina Rabbani Khar vient d’être nommée au poste de ministre des AE du Pakistan, en plus d’être la plus jeune ministre nommée à ce poste. Elle aura 34 ans en novembre prochain, et mène comme une fée la politique étrangère de son pays. Attendons le prochain sommet islamique pour voir les têtes que feront les gouvernants moustachus emmitouflés dans leurs kamis et claquettes. C’est que le monde a bougé plus vite que nos croyances et si ce n’est la pression des organisations internationales pour avantager les femmes pour l’occupation de postes clé, on dormirait plus encore sur nos acquis mal acquis, en provenance d’idées remontant à la djahilya. Ces organisations partent tout simplement d’un constat: les femmes volent moins que les hommes. Elles sont fidèles à leurs principes et affichent un dévouement sans pareil à faire aboutir un projet. On ne peut pas faire dans la généralisation, mais il faut reconnaître que le combat des femmes ne peut être mené que par elles. Ou du moins par celles qui croient qu’elles constituent une force importante pour faire baisser la tension des hommes. Et ne pas verser dans la caricature selon laquelle, le taux de 30% de femmes aux postes de commande, serait un bon taux. D’où, nous, viennent, alors ces trente pour cents, si l’on considère que la femme est l’égale de l’homme.
23 octobre 2011
Contributions