Le Carrefour D’algérie
Dimanche 23 Octobre 2011
Soug ennsa
Par Farida T.
L’amitié est-elle éternelle?
Peut-on pardonner à un(e) ami(e) qui nous a trahis(es)? Peut-on surmonter cette épreuve, tourner la page et faire comme si de rien n’était pour reprendre la belle histoire d’amitié qu’on croyait inoxydable là où elle avait noirci? Faut-il en parler à bâtons rompus, demander des explications, se justifier, argumenter, interroger et s’interroger, tenter de comprendre le pourquoi de ce dérapage inattendu
et tellement décevant ou bien, se retirer tout doucement, sur la pointe des pieds, sans rien demander, estimant que lorsqu’on est trahi(e) une fois, il n’y a plus de sincérité ni de spontanéité à cette relation amicale? Puis, continuer son chemin avec en mémoire une leçon de méfiance et se jurer de ne plus croire en personne. De ne plus accorder sa confiance totalement, entièrement et aveuglément. Contrairement aux relations amoureuses souvent tumultueuses, et pourtant auxquelles on accorde plus de crédit et autant de pardons, les relations amicales sont généralement beaucoup plus «tranchées». On ne pardonne pas aussi facilement des «trahisons» à nos amis. Pourquoi? Pour la simple raison qu’à la base de ce qui était censé nous lier, il y avait la confiance. Une foi pure et indéfectible; un désintérêt total qui rend cette relation encore plus «immuable» qu’elle n’exige rien en retour; un abandon de soi; un repos de l’âme; une complicité qu’on croyait certaine et par-dessus tout: une réciprocité qu’on jurait équivalente. Pour rencontrer son ami(e), on n’a pas besoin de se farder. On n’a pas besoin de se contenir ni de choisir ses mots. Son ami(e), c’est son confident, l’oreille bienveillante qui toujours vous écoute et jamais ne vous juge. L’ami (e) c’est un peu son alter ego… Et donc, lorsqu’il y blessure, on est doublement déçu: d’abord par cet ex -ami(e) puis, par soi, d’avoir été si crédule. Et, un jour, on se réveille et on se dit que finalement, ce que l’on prenait pour de l’amitié, n’en était pas tout simplement. Car, contrairement à l’amour, l’amitié devrait survivre au temps et à la distance. L’amitié, la vraie, survit aux critiques et aux silences. Elle sait être lucide quand il faut et aveugle quand elle doit. Ce jour-là, on comprend alors que ce qui nous a fait souffrir, ce jour-là, ne pouvait que nous servir pour ne plus croire en l’amitié, mais plutôt à des moments d’amitié et de s’en contenter car, comme tout le reste, l’amitié n’est pas éternelle…
23 octobre 2011
Contributions