Le Carrefour D’algérie
Jeudi 20 Octobre 2011
Soug ennsa
Par Farida T.
Elle court, elle court…
Comme elle n’est sûrement pas le fruit d’une immaculée conception, on se demande souvent comment elle a pu naître, prendre forme, grandir et courir. Elle, c’est la rumeur qui naît avec «il parait» et «j’ai entendu dire». Une ISNI: une information de source non identifiée. Une puissante production de l’homme, généralement unique, qui a parfois le pouvoir de changer le cours de l’histoire.
Ou trouve t-elle la force de survivre aux retouches innovantes et imaginatives de chaquemaillon de la longue chaîne qui la colporte? Qu’est ce qui fait, que certaines rumeurs sont plus crédibles que d’autres?Comment est ce qu’une simple rumeur, une invention individuelle peut elle drainer des foules, provoquer des pénuries, briser des ménages et des carrières, nous faire rêver le temps de construire des logements promotionnels à Alger et une résidence secondaire à Tamanrasset? Tout ne réside t-il que dans la cohérence de cette information ou bien existe-t-il en face une société favorable à la réception de ce type d’information en particulier? En réalité, les deux. Si, pendant votre chemin au travail, le chauffeur de taxi (car c’est souvent eux qui nous informent de tout et pas les journaux) vous met dans la confidence d’une grève générale imminente dans tous les secteurs publics du pays, ou bien d’une grâce présidentielle pour tous les terroristes, ou mieux encore, d’une obligation de présentation du certificat de nationalité pour acheter le mouton de l’Aïd, vous y croyez forcément. Par contre, s’il vous annonce avoir lu sur Internet la démission de Benbouzid, la veille au soir dans un élan de patriotisme, face à l’échec de l’école algérienne, ou bien encore l’initiative des élus des deux chambres de revoir à la baisse leurs salaires mirobolants et indécents car injustifiés, quelle serait votre réaction? Soupirer puis sourire du coin des lèvres et finir par confirmer que ce n’est malheureusement pas en le souhaitant de toute son âme, et en les provoquant avec toute les grèves révélatrices du malaise de ce secteur que certaines rumeurs finiront par se réaliser. Il parait que l’Algérie est encore le seul pays ou on peut encore voir une fumée sans forcément qu’il y ait de feu
20 octobre 2011
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