C’est l’histoire de Ghozlane, un journaliste qui se fait tirer dessus dans son quartier à la Casbah, par un ami d’enfance, durant la décennie noire. Ayant réchappé de la mort, il s’exile en France pour échapper à ses vieux démons. Cette fuite le plonge dans le désarroi.
Il se retrouve prisonnier de ses vieux souvenirs, ancrés dans son cœur et son corps en raison de la balle qu’il porte toujours dans sa tête, et les stigmates des blessures sur son torse.
Un jour, l’existence de Ghozlane bascule, lorsqu’il rencontre Marie. Une femme qui partage les mêmes angoisses que lui. Ce médecin avait perdu son enfant lors des attentats du 11 septembre 2011 à New York. Ce point commun les rapproche. Mais la vie est tellement imprévisible, et, après avoir retrouvé goût à la vie, un événement bouleversera une seconde fois l’existence de Ghozlane. Cette histoire est tirée du premier roman de Samira Guebli qui vient de paraître chez Casbah Editions. Une balle en tête est un livre de 224 pages, traduit de l’arabe par Mehenna Hamadouche. L’auteure revient dans son ouvrage sur la décennie noire.
La romancière tente à travers ce récit de rappeler l’impact de cette décennie sur la mémoire de chacun. Ghozlane décrit sa haine, son amour et ses désespoirs.
En outre, le personnage se noie dans son chagrin, loin de son pays mais surtout loin de sa “mère” : la Casbah. Entre ses murs, il y a vu le jour ; il a grandi dans ses rues, mais c’est également l’endroit où son cœur est mort. Ses rêves ont été détruits le jour de la tentative de son assassinat, et il demeure prisonnier de ses souvenirs. “Mon Dieu, comment un homme peut-il se transformer en une éphéméride de souvenirs ?”, se demande-t-il en tentant de trouver une échappatoire.
Ce premier livre de Samira Guebli fait revenir son lecteur des années en arrière.
Tout le monde peut s’identifier à Ghozlane, chaque personne a ses amours mais aussi une haine ardente enfouie dans le cœur.
Par ailleurs, l’auteure Samira Guebli a collaboré dans de nombreux organes de presse et possède des recueils de poésie.
Hana Menasria
Une balle en tête, de Samira Guebli, roman, 224 pages, éditions Casbah
19 octobre 2011
1.LECTURE