Le Carrefour D’algérie
Mercredi 19 Octobre 2011
Sra…ma…sra
Par Sayah
Les rois de la route !!!
Avant, au temps des vaches maigres, au temps immémoriaux où rares étaient ceux qui possédaient une voiture, l’on roulait seul, avec le plaisir immense de conduire sur des voies encore vierges, qui restaient asphaltées jusqu’à la nuit des temps.
Le bonheur de conduire et le plaisir de paraître nous donnaient l’impression d’être des vernis que rien n’arrêtait. La route nous appartenait et l’on ne parlait d’accidents qu’une fois tous les deux ans ou lorsqu’il y avait une éclipse lunaire. Avec les tacots qui pétaradaient, avec joie, et au dessous desquels l’on ne se relevait jamais, l’éclipse nous foutait la trouille car nos bidules manquaient de vues et de lumières. C’était…avant! Maintenant, avec les technologies de pointe et l’argent coulant à flots, l’on a des bidules qui parlent tout seuls. Ils vous avertissent sur le nombre de kilomètres à parcourir avant d’opérer une vidange. Ils vous signalent un quelconque écueil dès que vous enclenchez votre marche arrière. Et si jamais vous avez l’audace d’égarer votre carte ou vos clefs, il vous faudra contacter la firme pour qu’on vous remette les codes d’accès et code de démarrage. Maintenant, vous ouvrez les portières sur simple injonction vocale. Vous pouvez réchauffer vos sièges, réadapter électroniquement les rétroviseurs, réorienter à votre guise les phares et parler avec vos vis-à-vis sans vous alourdir d’un blue tooth bon marché. Maintenant, l’on règle préalablement la vitesse et l’on prérégle les musiques à écouter durant le trajet. Entre avant et …maintenant, il y a beaucoup de différences. Sauf que nous…nous n’avons pas changé. Pas d’un iota! Nous sommes toujours les mêmes et nous conduisons mieux qu’avant. Plus vite aussi! Comme avant, nous croyons être les seuls à occuper le terrain. Nos routes ont changé et nos bidules ne pétaradent plus. Elles font le moins de bruit possible et même en cas d’accidents, le plus de dégâts possibles. Nos voitures freinent partout en ABS ; sauf devant la mort où même ce système de freinage semble inadéquat, inutile. Comme avant, nous sommes les rois de la route et personne ne peut nous enlever ce subit désir de rouler plus vite que les autres, plus dangereusement. Sans voiture, on roule les mécaniques et avec elles, on roule mécaniquement jusqu’à ce que ….mort nous interpelle !
medhayas@yahoo.fr
19 octobre 2011
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