Le Carrefour D’algérie
Mercredi 19 Octobre 2011
Soug ennsa
Par Farida T.
L’argent et le couple
Une des angoisses les plus récurrentes dans les ménages demeure «l’argent». Non pas à cause de l’angoisse d’en manquer, mais la relation qu’entretient chacun des deux conjoints dans ce couple avec l’argent censé être «au couple». Une véritable source de conflits, de frustrations, de prises de bec et d’humiliations lorsque les balises ne sont pas bien posées au départ ou lorsque l’un des deux les piétinent. Et comme l’argent demeure un sujet tabou dans beaucoup de familles,
c’est dire si en parler n’est pas un exercice ludique ni même facile. Ce nid de guêpe est d’autant plus dangereux lorsque la femme travaille aussi et contribue dans les frais de son ménage mais que c’est l’homme en sa qualité mythique de chef de famille qui veut continuer de gérer individuellement cet argent, comme l’a fait son père et son grand-père et tous les moustachus de la famille avant lui, à la seule différence de taille, qu’avant, les femmes ne travaillaient pas. Que faire ? Faut-il avoir un compte commun et en désigner un responsable naturellement et religieusement désigné qui se reconnaîtra? Faut-il diviser tous les frais en deux parts égales même si les salaires ne sont pas équivalents? Devenir la fourmi pour permettre à l’autre de vivre comme la cigale et éviter des disputes et des menaces de répudiation? Aucune idée. Mais, ce qui est par contre sûr, c’est que ces histoires d’argent peuvent empoisonner l’existence car, ils sont évidemment accompagnés de mensonges, de cachotteries et de sacrifices. Généralement, c’est la femme qui en subit les répercussions. A moins de citer les cas des petites retraites ou des maigres pensions, on n’a rarement vu, pour ne pas dire jamais, une femme avoir procuration d’encaisser le salaire de son mari. D’ailleurs, dans ces deux cas précis, c’est plus une punition qu’une preuve de confiance ou de complicité, compte tenu des conditions d’encaissement. Mais, pour en revenir à ce malheureux conflit lié à l’argent, dérangeant et sensible, pouvant mettre la femme dans une situation embarrassante à force de devoir «quémander» l’argent de poche comme ses enfants au point d’en arriver à douter des sentiments de son conjoint, il y a une vérité qu’il ne faut pas perdre des yeux «Même quand on aime, on compte». Même si au final, trop de comptes épuiseront les forces de l’amour.
19 octobre 2011
Contributions