Le Carrefour D’algérie
Point de vue
PAR MUST H.
Au nom de la femme
Le Ministre de la Justice et garde des sceaux, M.Tayeb Belaiz persiste et signe: il n’est pas question de faire droit à la proposition de la commission des Affaires juridiques de l’APN et agréer le taux de 20% représentant le «quota»
de femmes qui devront obligatoirement être présentes dans les assemblées élues. L’on ignore si le règlement intérieur de l’Assemblée populaire Nationale peut interférer dans les propositions incluses dans les projets de lois présentés par le Gouvernement. Entre les 30% du Ministère et les 20% de ladite commission, il n’existe qu’une question, dirions nous, de degré et non pas de principes ou de constantes chahutés. La réaction de M.Tayeb Belaiz ne nous surprend donc pas. Néanmoins force est d’admettre que cette question de «quotas» de femmes, l’expression usitée étant à l’évidence imprudente voire inappropriée, car renvoyant à un contexte ‘marchandisé’, est loin de correspondre à la place que l’on se doit de reconnaître à la femme dans les institutions. Elle ne peut dès lors que susciter le débat. Madame Louisa Hanoune, a eu raison semble-t-il de s’inscrire à contre -courant de cette proposition, d’attribuer des «quotas» et l’on rajoute: uniquement par la volonté de la Loi. En réalité cette mesure, si elle était adoptée, participe d’une sorte de «pragmatisme» qui a toujours inspiré nos gouvernants. Las d’attendre que la femme soit promue à tous les échelons de la Société, l’on a préféré par une décision spectaculaire et volontariste, la propulser vers des cimes sans rapport avec la place réelle qu’elle détient en son sein. Place qu’il lui reste à gagner. Oui c’est vrai, la position éminente qui doit appartenir à la femme se conquiert et ne s’octroie pas. Du reste il était probablement indiqué de rappeler ce qui apparaît comme étant les fondamentaux du système démocratique, qu’il est avant tout un régime «capacitaire», fondé sur la compétition politique qui favorise l’émergence des compétences sans considération spéciale du sexe. L’on imagine assez mal faire le tri entre des candidats aux assemblées à élire avec la peur au ventre et ce sentiment de ne pas avoir dégagé suffisamment et en nombre les femmes susceptibles de faire emporter l’agrément des Institutions. Pour en revenir à la Constitution et sa proscription de la discrimination fondée sur le sexe. Imaginons ce cas de figure qu’illustre deux candidats d’égale compétence politique et de sexes opposés au moment où il manquerait un petit «chouiya» de femmes sur les listes: le mâle serait-il discriminé ou non?
musthpolemic@yahoo.fr
19 octobre 2011
Contributions