Hier vers 20h, alors qu’il (il c’est moi. J’en parle à la troisième personne du singulier, afin que la lecture soit plurielle), alors qu’il sortait son sac poubelle avant le passage des éboueurs, il a vu un enfant à peine plus haut que deux pommes courir et crier des mots inaudibles. C’était juste en face du Consulat de France à Oran, à quelques mètres de la banque Société générale,
qui se trouve en face de la Banque d’Algérie, voisine de la chambre de Commerce, voisine de la BNA en transformation Le tout au boulevard de la Soumam. Un gosse était poursuivi par une dizaine de rats. Des rats dérangés au moment de leur dîner. Ya dini, j’ai eu un haut-le cœur. Je pris mon courage à deux mains pour aller à sa rescousse. L’enfant était pâle. Il tremblait comme une feuille d’examen aux mains d’un élève qui n’avait pas préparé ses cours. Il a fallu que je l’accompagne au seuil de son immeuble, il avait peur de grimper traumatisé par les rongeurs.
- Même fi droujna quelquefois un rat me croise, lui dit-il. Mais comme il est seul c’est lui qui se sauve. Ce qui fait qu’à chaque fois que c’est mon tour de sortir les poubelles, en descendant l’escalier, je fais un maximum de bruit en marquant mes pas sur les marches pour chasser les éventuels croisements avec les rats.
Cela se passe en plein centre d’une ville qui est en train de se préparer à recevoir le tramway ! Un chauffeur de taxi, ex employé communal, lui a dit que les creusements qui se font un peu partout, délogent les rats et que, d’après son expérience dans les services d’hygiènes de la commune, le moment est propice pour une dératisation tous azimuts. Les anciens le savent, mais les anciens sont aujourd’hui mis à la retraite « barrat », remplacés par des rats qui infestent même les édifices communaux.
16 octobre 2011
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