Après Fragments d’histoire et brins de croyance, recueil de nouvelles paru aux éditions Apic cette année, Zoubeïda Mameria remet le couvert en nous proposant un roman. Intitulé Voyage au bout du délire, il traite de la hogra, de la harga, du chômage et du mal-être des jeunes.
«Léguia, c’est plus fort qu’ennui, c’est sûr ! Ennui, c’est doux, calme, résigné, mélancolique, nostalgique, poétique même. Mais léguia, c’est l’ennui made in Algéria… » p. 13. Adam, 26 ans, journaliste de son état, habite au bled. Comme il travaille à Alger, son oncle, un gros bonnet, lui prête son studio, une garçonnière que le plumitif doit libérer lorsque son oncle débarque en galante compagnie. Adam est mal dans sa peau. Ses écrits sont rejetés par tous les rédacteurs en chef. Lui aussi est rongé par la léguia : «Léguia, c’était mon lot quotidien. Elle venait, s’installait dans mon ventre, dans ma tête, partout autour de moi. Je la palpais lorsqu’elle devenait dense. Je la voyais, telle une lourde chape, tomber sur le corps de tous les jeunes déambulant et voyais ma propre léguia vivre à travers eux…» p. 14. Lorsque Adam rencontre Hayette pour la première fois, il pense que c’est la maîtresse de son oncle. Il se sent désespérément attiré par cette belle jeune femme. Hayette a été kidnappée et mariée de force à Rafik. Elle porte en elle un insoupçonnable secret… Comme tous ces jeunes qui optent pour l’exil clandestin en s’embarquant sur un radeau frêle, Adam choisit la harga pour fuir la hogra.
Sabrinal
- Voyage au bout du délire de Zoubeïda Mameria, éditions Alpha 2011, 145 p.
Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2011/10/13/article.php?sid=124342&cid=16
13 octobre 2011
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