Khelli el bir avec son couvercle. Entre ce que je pense, ce que je veux dire, ce que je crois dire, ce que je dis, ce que vous voulez entendre, ce que vous entendez, ce que vous croyez en comprendre, ce que vous voulez comprendre et ce que vous comprenez, il y a au moins neuf possibilités de ne pas se comprendre.
Mais, s’il vous plaît, essayons quand même. On sait qu’en cette période «le champ», comme à un téléphone portable, peut vous manquer. Mais, s’il vous plaît, essayons quand même de nous mettre au diapason. Nous allons éviter de parler de nos problèmes. Nos machakil, qui ne dépendent pas de nous, laissons-les de côté. Pour un moment, disons que tout va bien. L’école ça va. C’est la classe. Les enseignants « va qu’à taire ». Les grèves, ils ont raison. Les enfants ça passe après. La bouffe ça va, el-hamdou lillah. On mange juste pour ne pas crever. El-ma, il y en a à gogo, mais comme on n’est pas des gens sales, on se douche rarement. L’électricité ce n’est pas ce qui manque dans l’air. La Palestine ? Demandez à Obama et au Qatar ce qu’ils en pensent Abou Dhabi veut remplacer Hollywood et ce n’est pas du cinéma. Les Arabes sont tous ça va. Ils n’arrêtent pas d’acheter des armes. Les plus sophistiquées. Pour devenir de vrais mouchahidine. Saddam n’est plus. Il n’y a plus de dik tâteur pour déranger les poulaillers. Il reste Kaddafi, c’est le nouveau Ben Laden, et je parie qu’à la veille de la présidentielle française, on va le trouver et le juger. En attendant la Libye ça va, il reste quelques hôpitaux pour recevoir les mourants. Le programme télévision c’est très bon, ils nous font rire. Les émissions se suivent et se ressemblent. Surtout quand on sait que ce sont toujours les mêmes qui se partagent le budget de production. Mais tant que ça fait rire, maâlich. Les cancéreux ça va. La grippe ça va… venir pour l’instant elle n’est pas là et les vaccins ça peut attendre… Nos ministres vont se faire soigner à l’étranger, eux et leur entourage. Donc ça va. A leur retour, ils seront ministres de sinistres. Puisque nous autres, on sera chez moulana en train de les attendre. Alors là, ça va plus. On ne pardonnera pas. On ne pardonnera jamais à ceux qui ont géré leur carrière au lieu de gérer le pays.
12 octobre 2011
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