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1.L’Emir Abdelkader vaincu par les trahisons

11 octobre 2011

1.Extraits

PAR DRISS REFFAS «Quand la cause est juste, l’avenir n’est pas insulté.» Boualem Bessaieh (Extrait de: De l’émir Abdelkader à l’imam Chamyl) C’est une époque de l’histoire qui nous appartient, elle raconte une période sensible de l’Emir Abdelkader. C’est avec la traduction de son autobiographie, et quelques ouvrages bien choisis, que je tente de repositionner un débat qui m’a paru manquer de clarté au cours des différentes conférences tenues à la fondation

«Emir Abdelkader» de Sidi Bel Abbès, avec sa propre vérité qui vaut ce que valent les autres vérités. Chacun de nous traine lourdement dans son être la symphonie inachevée du père de la nation Algérienne. Oui, une véritable symphonie réglée, où tout était imbriqué avec façon et méthode. Une armée, une administration, un système éducatif, enfin tous les ingrédients d’un Etat moderne. Même les plus «convaincus», les farouches «défenseurs», esquivent maladroitement l’interrogation sur les conditions environnementales qui ont poussé cet illustre stratège militaire à négocier son départ de sa terre natale, qui l’a défendue pendant dix sept années de combat. Oui, dix sept années de combat où l’Emir a affronté durant 116 batailles, 142 généraux, cinq princes et 16 ministres de la guerre. L’Emir n’avait qu’une seule ambition, libérer son pays, rendre son peuple fort, grand et prospère au sein des nations. A la lecture de la conférence donnée par le président de la Fondation Emir Abdelkader (section d’Oran), intitulée: «Vérités sur les derniers jours de la résistance de l’Emir Abdelkader», on constate que le conférencier réfute catégoriquement la notion de reddition telle qu’établie par l’historiographie française détentrice des uniques archives sur la colonisation de l’Algérie. Il précise dans ce sens, que c’est beaucoup plus «par devoir mémoriel que pour les besoins d’une simple précision sémantique». Aussi, et dans le même ordre d’idées, Badiâa, la petite fille de l’Emir, au cours d’un entretien livré au quotidien El Khabar du 14 juillet 2008 (page 27), réfute la thèse de reddition, tout en avançant la théorie d’un «accord de sécurité» signé avec les français, lui permettant d’émigrer vers la Mecque. El Amira Badia a essayé ingénument de réparer la mémoire de son grand-père en empruntant la «logique sentimentale », incompatible avec la notion d’appréciation et d’objectivité dans le domaine de l’histoire. Elle appelle le ministère de l’éducation à supprimer les manuels scolaires qui évoquent la reddition de l’Emir. La protection, et le droit de s’exiler ou d’émigrer (le terme n’a pas d’importance) lui a été accordé par la France, une fois que l’Emir a décidé de mettre fin à la résistance armée, et de quitter définitivement le pays. D’ailleurs, l’Emir, avant d’être libéré par le roi Louis Napoléon, a réitéré son engagement de ne plus retourner en Algérie. «Louange au Dieu Unique! Que Dieu continue la victoire à notre seigneur des rois, Louis Napoléon! Que Dieu lui donne appui et inspire ses desseins. Celui qui est devant vous est Abd el- Kader, fils de Mahi-ed-din. Il vient se présenter à votre altesse auguste pour vous remercier de vos bienfaits et il accourt auprès de vous afin de se réjouir de votre vue. Car, il en prend Dieu à témoin, vous lui êtes plus cher qu’aucun de ceux qu’il aime. [...] Vous avez eu confiance dans celui qui est devant vous. [...] Mais lui vous a juré par le pacte de Dieu et par le serment inviolable, au nom de tous les prophètes et de tous les envoyés, qu’il ne trompera pas votre confiance en lui, qu’il ne violera pas son serment, qu’il n’oubliera pas votre générosité et qu’il ne retournera jamais au pays d’Alger». Déclaration remise solennellement au Palais de Saint-Cloud entre les mains du prince Louis Napoléon le 30 octobre 1852. Napoléon avait toujours été d’avis de relâcher Abd- el-Kader, mais les ministres de la guerre successifs s’y sont opposés. Peu importe le terme qu’emploie l’historiographie française (reddition, capitulation, soumission), mais ce qui important, c’est d’approcher le sentiment, et d’apprécier à sa juste valeur, la situation chaotique que l’Emir a subie malgré lui. Elle a été engendrée par son entourage immédiat, et appuyée par le roi du Maroc, de surcroit de sa lignée. Pour un homme faible de caractère et de foi, elle pouvait aboutir certainement au suicide. Heureusement, l’Emir, religieux convaincu, s’en est remis à Dieu pour surmonter l’épreuve. L’Emir n’a pas été vaincu au cours d’une bataille par le général Lamoricière, il a été vaincu par une cascade de trahisons. Le sultan du Maroc, Moulay Abderrahmane, ayant reçu une raclée dans la bataille d’Isly, s’est soumis à la France, et paraphé le traité de Tanger ayant une visée unique, à savoir interdire à l’Emir Abdelkader tout repli vers le Maroc. Dans ce sens, on peut lire l’article 4 dans ce traité conclu à Tanger le 10 septembre 1844: «Article 4 : Hadj Abdelkader est mis hors la loi dans toute l’étendue du royaume du Maroc, aussi bien qu’en Algérie. Il sera en conséquence poursuivi à main armée par les français sur le territoire de l’Algérie, et par les Marocains sur leur territoire jusqu’à ce qu’il en soit expulsé ou qu’il soit tombé au pouvoir de l’une ou de l’autre nation. Dans le cas où Abdelkader tomberait au pouvoir des troupes françaises, le gouvernement de sa majesté, l’Empereur des français s’engage à le traiter avec égard et générosité. Dans le cas où Abdelkader tomberait au pouvoir des troupes marocaines, sa majesté l’Empereur du Maroc s’engage à l’interner dans l’une des villes du littoral ouest de l’Empire, jusqu’à ce que les deux gouvernements aient adopté de concert les mesures indispensables pour qu’Abdelkader ne puisse en aucun cas reprendre les armes et troubler de nouveau la tranquillité de l’Algérie et du Maroc. Cet article fut mis en exécution par Moulay Abderrahmane, au printemps de l’année 1847. Ce sultan que l’Emir réservait un grand respect, en se faisant après le serment d’allégeance, son représentant et son bras droit. Encore plus, dans la loyauté extrême, après le traité de la Tafna, l’Emir lui avait offert le pouvoir suprême, le considérant à juste titre, de son honorable lignée, celle de Moulay Idriss, fondateur de la ville de Fès. El hadj Abdelkader Ben Mahieddine, n’a pas supporté l’effusion de sang des soldats algériens et marocains, frères dans le même djihad, face au même ennemi qu’est la France. Déjà vainqueur d’une première bataille livrée malgré lui face au roi du Maroc, l’Emir a employé tous les moyens pour rendre à la raison le sultan du Maroc, jusqu’à lui envoyer comme émissaire son meilleur ami Khalifa El Bouhmidi qui fut emprisonné sans être entendu, et par la suite assassiné. Diminué, et humilié, le roi du Maroc ne pouvait supporter la pression de la France qui exigeait de lui l’application immédiate du traité de Tanger. Dans le cas contraire, elle allait se charger de le faire elle-même, et qui veut dire tout simplement, la perte de sa souveraineté sur le Maroc. Devant cet état de fait, le sultan Moulay Abderrahmane expédia une lettre à l’Emir pour l’informer, que la seule sortie honorable qui lui restait, c’est celle de se constituer prisonnier, ou de s’enfuir vers le désert, sinon il sera expulsé par la force au-delà de la frontière marocaine, c’est-à-dire là ou le général Lamoricière l’attendait avec 3.500 fantassins et 1.200 cavaliers. Affecté déjà par la trahison des tribus qui lui ont prêté allégeance, ébranlé par la trahison du souverain du Maroc et , dans les moments très difficiles que traversait son armée, réduite à quelques centaines d’hommes et de cavaliers qui ne disposaient pas de munitions suffisantes, l’Emir apprit que ses deux frères, Si Mustapha et si El Hocine, se sont rendus au général Lamoricière. Un abondant inattendu qui mit à plat le moral d’El Hadj Abdelkader El Djazairi, et de sa Deira. Quel être humain, de surcroît chef militaire, pouvait supporter un scénario aussi dramatique? Celui qui avait la foi en Dieu pour s’écarter du suicide, afin d’assumer ses responsabilités envers ses compagnons, ceux qui lui sont restés fidèles.

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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