Résumé : Hakima veut que son amie découvre les multiples facettes de la culture indienne. Puisqu’une opportunité se présente, elle conseille à cette dernière de ne pas refuser l’invitation de Ammir. Nawel est étonnée. Hakima elle-même ne répond pas facilement aux invitations. Mais son amie la rassure : la culture n’a pas de frontière…
45eme partie
Hakima cherchait Hamid. Ce dernier n’était pas encore arrivé. Elle sera donc obligée de l’attendre afin qu’il lui donne de la matière. La veille, ils avaient décidé ensemble d’entamer une série de “papiers” concernant les arts, le cinéma en particulier. Les pages culturelles promettaient, et Hakima se délectait d’avance à l’idée de devoir entamer une longue et enrichissante documentation sur le 7e art.
Elle dépose son sac et tire une chaise pour s’asseoir. Une main la tire par son épaule. Elle se retourne et relève la tête :
- Bonjour Faouzi, lance-t-elle en se dégageant.
- Bonjour, lui dit-il à voix basse. Je… j’aimerais te parler Hakima. J’ai quelque chose à te proposer.
- De la matière… ?
Il soupire, puis sourit :
- De la bonne matière…
- Un reportage alors… ?
Il met un index sur sa bouche et chuchote :
- Viens dans mon bureau. Ce n’est pas un endroit pour parler ici… On dérange.
Hakima se lève et le suit :
- Oh là là… Mais tu aurais pu tout simplement me laisser un ordre de mission et une fiche technique.
Faouzi ouvrit la porte de son bureau et l’invite à entrer :
- Je vais te remettre plutôt quelque chose de plus important.
Hakima se laisse tomber sur un siège et balance son sac sur une table basse :
- Alors je t’écoute.
Faouzi s’assoit devant son bureau et prend ses aises, avant d’allumer une cigarette :
- Je ne sais pas si je choisis bien le moment Hakima, mais le sujet nous concerne directement tous les deux.
- Tu veux qu’on fasse un travail d’équipe ou quoi ? Hamid m’avait parlé hier de son projet sur le cinéma universel…
- Oublie un peu le travail veux-tu, l’interrompt Faouzi en tirant sur sa cigarette, et en rejetant longuement la fumée.
Hakima toussote et met une main devant sa bouche :
- Tu fumes comme une locomotive. Je ne supporte pas la cigarette, tu le sais très bien.
Il éteint son mégot et vint s’asseoir en face d’elle :
- Et moi… tu me supportes ?
Elle le regarde, intriguée :
- Pardon… ?
- Heu… Je veux dire…
Il s’interrompt et se met à se gratter la tête :
- Oh, je ne sais plus par quoi commencer. J’ai passé toute la nuit à chercher mes mots.
- Hein ? Tu cherches tes mots ? Tu es rédacteur en chef et…
- Veux-tu m’épouser Hakima ?
De surprise, la jeune fille se lève d’un bond :
- Hein ?
- Heu… Je crois que je m’y suis encore mal pris… Je te demande si tu veux devenir ma femme Hakima. Je ne sais pas comment on fait pour demander une fille en mariage. Je ne connais rien aux formules romantiques… Je suis un simple d’esprit, un rustre.
Hakima se met à rire :
- Un simple d’esprit… Laisse-moi rire. Je n’en crois pas un mot. Mais…
- Mais quoi ? Oh là là ! Montre-moi donc un peu comment font les autres pour demander la main d’une fille. Il se mettent à genoux pour la supplier, ou bien se contentent-ils de lui acheter un cadeau et des fleurs… Je suis nul bien sûr dans les deux cas, mais je ferai comme tu me le demanderas. Hakima riait toujours. Et Faouzi s’emporte :
- Pourquoi ris-tu donc ? J’ai dit quelque chose de mal ? Je ne suis pas un poète moi, mais je t’aime Hakima… Et je veux passer le reste de mon existence dans ce monde auprès de toi. Dis oui… je t’en prie et fais de moi l’homme le plus heureux du monde.
Hakima se rassoit et prend un mouchoir pour s’essuyer les yeux avant de répondre :
- On peut dire que tu vas vite en besogne toi.
Faouzi lui prend la main :
- Pourquoi attendre davantage. Cela fera bientôt deux années qu’on travaille ensemble, et je n’ai jamais cessé de te courtiser. Mais tu semblais à chaque fois si indifférente, si lointaine… J’ai cru un moment que tu avais déjà quelqu’un dans ta vie… Alors je t’ai suivie, et j’ai procédé à ma petite enquête…
- Quoi ?! Tu as fais la taupe ? Tu m’as espionnée ?
- Appelle ça comme tu veux. Mais ne m’en demande pas les raisons… Je ne pourrais absolument pas te répondre… Je n’ai fait que suivre l’élan de mon cœur.
- Mais tu ne connais encore rien de moi.
- Mais si… J’en connais un bon bout.
10 octobre 2011
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