Le Carrefour D’algérie
Samedi 8 Octobre 2011
Pole&mic
Par B.Nadir
Le « faux » espoir !
Peut-on parler de réformes tout en omettant de s’interroger sur la volonté et sincérité du pouvoir sur cette question ? Les réformes ne peuvent être discutées et/ou mises en œuvre dans un environnement tenu et de suspicion et c’est d’ailleurs le cas chez nous où des partis et des personnalités du pôle démocratique ont refusé de se concerter avec Ben Salah. Le FLN n’est pas allé au fond de ses « convictions sur la révision de la Constitution pour éviter de « choquer » certainement le citoyen et pour éviter l’implosion de son parti. Déjà pour le projet de loi sur les élections, le FLN veut et le pourra pour ramener la proportion de 30 à 20% dans les listes.
Le RND pourrait ne pas suivre, le MSP soutiendra le FLN. Le FLN ne veut pas perdre sa place de « leader » et sa majorité dans les deux Chambres. Belkhadem voudrait au moins remporter la majorité le plus rapidement, car craignant la libéralisation du secteur de l’audiovisuel et un revirement politique tant national qu’international. Les observateurs n’accordent pas trop de crédit à ces projets de loi sachant que les députés devront se montrer « disciplinés » et suivre les consignes de leurs partis. Or, ces partis ont béni la révision de la Constitution et n’ont jamais revendiqué le changement et/ou pris à bras ouvert la lutte contre la corruption. Pire, les députés FLN et RND ou même le MSP ne se sont pas concertés ni avec l’élite, ni avec la société civile. De ce fait, ces projets n’ont pas été débattus par le citoyen et donc ces projets seront « vidés » de leur contenu comme cette loi sur les APC où le FLN qui en avait tellement critiqué, a fini par adopter presque la même loi. C’est dire que les représentants du peuple ne peuvent amorcer la dynamique du changement même si Bouteflika appuie les réformes. Toutes les nouvelles lois qui seront «changées » par le FLN, handicaperont les nouveaux partis. C’est le système qui bloque finalement les réformes. Certains parlent déjà d’un « faux espoir politique ».
8 octobre 2011
Contributions