Résumé. Arrivée à la cité U, Nawel constate que Hakima s’apprêtait à se rendre à son boulot. Elle la supplie de l’écouter, car elle avait un scoop de la plus haute importance pour elle. La jeune journaliste se plie aux exigences de son amie, et cette dernière entame un récit des plus incroyables.
44eme partie
Elle joint les mains, tout comme le jeune Indien et se met à relater sa mésaventure matinale à Hakima… Le sens interdit, le véhicule venant en sens inverse, les courbettes du jeune homme, ses manières, belles et sérieuses, son sourire blanc comme neige, et ensuite, la grande révélation… Et l’invitation…
Nawel exhibe la carte de visite et la tendit à Hakima :
- Jette un coup d’œil là-dessus donc…
Hakima prend la carte et se met à lire :
- Ammir Kumar… C’est un chancelier ?
- Oui. À l’ambassade de la République de l’Inde !
- Je l’ai compris… Ammir… C’est plutôt un prénom arabe, cet homme doit être de confession musulmane.
- Comment le sais-tu ?
- Tu oublieS que j’exerce un métier qui demande des connaissances et de la documentation dans tous les domaines.
- Mais tu ne connais rien ni à l’Inde ni aux Indiens..
Hakima prend son petit air moqueur :
- Tu me prépareras donc un scoop à la prochaine rencontre, et je me ferais un plaisir de réaliser un reportage sur la culture indienne.
- Euh… À la prochaine rencontre ? Mais tu n’y penses pas… Cet homme m’a, certes, remis sa carte, et m’avait demandé de le contacter, mais je ne vais pas le faire…
- Pourquoi pas ? Il pourrait devenir un ami, et te faire découvrir, les mille et un secrets de son pays… L’Inde est non seulement un beau pays, mais c’est aussi une culture, une riche culture…
Nawel lui pince la joue :
- Mademoiselle me donne des conseils, alors qu’elle-même refuse les invitations et les sorties.
- Je ne refuse pas quand cela s’avère nécessaires pour mes recherches. Mais… Enfin Nawel, tu sais que je refuse les avances et les propositions galantes, mais pas une invitations culturelle.
Nawel sourit :
- Petite peste. Tu me prends donc pour une effrontée ?
- Pas du tout. Cet Ammir connaît notre pays, puisque il t’a certifié qu’il y vivait depuis plusieurs années. Mais toi tu ne connais rien du sien. Où est donc le mal ? Fais-toi plutôt un plaisir de le contacter pour assister à l’une de leurs réceptions. C’est toujours intéressants de découvrir les us et les coutumes des autres pays, tu ne trouves pas ?
- Oui. Bien sûr. Mais l’intérêt serait plutôt pour toi. Pour ton métier…
- Quoi ? En dehors des journalistes… Tu veux dire, que le reste du monde doit couper les ponts culturels et se confiner chacun dans son petit coin.
Elle se lève en consultant sa montre :
- Nawel je dois partir maintenant. Repose- toi. On reprendra notre discussion ce soir.
La jeune fille la retint encore par le bras :
- Si tu rentres aussi tard que d’habitude, je ne te garantirais rien. Dodo. Je préfère faire dodo.
- Non. Je te promets de rentrer plutôt ce soir. Je n’ai rien de spécial pour aujourd’hui. Peut-être un article ou deux sur le cinéma universel…
Elle fronce les sourcils, comme si elle s’était rappelé quelque chose :
- Tiens. Pendant que j’y pense. Après Hollywood… On parle aujourd’hui de Bollywood. Le cinéma indien a fait ses preuves.
Elle rit :
- Si je m’engage là-dessus, c’est parti pour une journée de documentation. À ce soir Nawel.
Elle quitte les lieux, en laissant son amie sans voix. Nawel demeure un instant interdite, puis reprenant la carte de visite que Hakima avait laissé sur son lit, elle se met à la relire avant de la glisser dans son sac.
Faouzi
Hakima arrive au siège de son journal avec une bonne demi-heure de retard. Elle fait le tour des bureaux, passe par le service technique, puis par la pub, avant de se rendre à la salle de rédaction où quelques-uns de ses collègues travaillaient silencieusement. Chacun était absorbé par la rédaction d’un article ou d’un reportage, où simplement mettaient des notes au propre afin de les exploiter plus tard. Quelques jeunes reporters s’apprêtaient à quitter les lieux, ordre de mission en main, et des techniciens, qui venaient d’arriver, travaillaient sur la saisie et la mise à jour des programmes.
8 octobre 2011
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