Jeudi 06 Octobre 2011
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Il demande instamment une prise en charge pour mettre fin à 23 ans de calvaire.
Jeudi 6 octobre 1988, au lendemain des tragiques incidents de la veille, la vie de Mourad Terkache bascule à Bachdjerrah.
Il est 10 h 30, Mourad discute avec animation avec des amis du quartier sur le déroulement des manifestations de la veille. Soudain, une balle «perdue» le frappe.
Elle transperce son corps en traversant les deux poumons de droite à gauche, touche la colonne vertébrale et c’est une hémorragie interne immédiate.
Une hospitalisation urgente le mène à l’établissement sanitaire militaire de Aïn Nâadja. Après 13 jours d’hémorragie, contenue par une transfusion permanente, il sort de cet hôpital pour être admis au centre hospitalier de Tixeraïne. Des soins intensifs de rééducation lui sont alors prodigués pour pouvoir, dans un premier temps, s’asseoir et marcher.
Hélas, il est condamné à la chaise roulante, moyen à bord duquel il s’est déplacé jusqu’à notre journal pour nous narrer ses déboires qu’il ne put faire du reste que dans la cour de la Maison de la Presse de Kouba, car ne pouvant grimper les quatre étages qui mènent à la rédaction. Poursuivant son «journal» de handicapé, il raconte qu’un infirmier «maladroit» de Tixeraïne, lui blesse l’urètre avec une sonde. Direction, service urologie de Mustapha où il est victime d’une autre hémorragie, de la vessie cette fois-ci, suite à laquelle lui fut placée une sonde pour pouvoir uriner, appareil qu’il porte à ce jour. Plus tard, Mourad est admis à l’hôpital de Douéra pour un curetage de la partie infectée par les escarres qui ont affecté les deux côtés du bassin.
En 1994, Mourad se marie, malgré son impotence, avant que son rein droit ne soit bloqué entre 1997 et 2008 par un calcul qui peut être détruit par laser de 3e génération, l’Algérie ne disposant, selon Mourad, que d’un laser de seconde génération à Birmandreïs.
De 1993 à 1995 il est soigné en chirurgie à l’hôpital Mustapha par le professeur Benaloua. Opéré quatre fois, il souffre aujourd’hui d’une triple infection. Mourad Terkache demande aux pouvoirs publics une prise en charge totale.
Les yeux embués de larmes, Mourad nous quitte mais plein d’espoir, du haut de ses 42 ans après 23 années de handicap et de martyre.
6 octobre 2011
Histoire