Le Carrefour D’algérie
Mardi 4 Octobre 2011
Pole&mic
Par B. Nadir
La crainte!
Depuis les événements ayant secoué le Yémen et la Syrie, leurs chefs d’ةtat ne cessent de prôner des réformes et un dialogue. Mais est-ce sincère? Sincère, pas du tout, puisque six mois après, la communauté internationale se rend compte que ce ne sont que des paroles en l’air et il n’y a aucun changement notable.
Si les pouvoirs ont eu la sincérité de réformer, ils auraient certainement trouvé des moyens pour dialoguer soit avec les citoyens ou l’opposition en montrant des signes d’apaisement. On se souvient qu’après les événements du 05 octobre 1988, l’ancien président Chadli avait «pleuré» ou «déversé» des larmes de crocodile en jurant qu’il y aura des changements. Quelques mois après et après avoir dénoncé la torture, un avant-projet avait été lancé pour réformer le système en instaurant le multipartisme et le pluralisme démocratique. Bien que ce parallèle soit un peu «excentrique, au Yémen et en Syrie, nous n’avons ressenti aucune volonté d’apaisement. Au contraire, le chiffre des morts ne cesse de grimper. Le parti communiste syrien vient de publier sur les réseaux de facebook un long communiqué où il confirme qu’il y a des dépassements et que les intégristes s’armeraient pour faire face au pouvoir. Un communiqué qui n’est pas aussi clair, montrant que la gauche arabe continue d’avoir peur du changement, qui pourrait bénéficier aux islamistes. Le parti communiste syrien dénonce l’ingérence internationale et critique le comportement arabe et occidental en vers la syrienne. Il est clair que le système syrien n’a pas changé d’un iota comme d’ailleurs celui yéménite. Ce ne sont pas aussi des comportements «civilisés». En effet, c’est la nature des pouvoirs arabes qui est aujourd’hui remis en cause où chaque leader arabe voudrait faire hériter un de ses proches sans aucun changement. C’est ainsi que les peuples arabes se sont révoltés et les islamistes en ont profité. C’est une cause à effet où les pouvoirs arabes devront assumer les dérives. Mais qu’est-ce qui empêcherait les leaders arabes d’annoncer des élections tant législatives et des réformes et pourquoi pas présidentielles? C’est leur crainte de voir subir le même sort qu’a été réservé à Ben Ali et Moubarak. Ils ont peur que la justice dévoile leurs scandales. Aujourd’hui, le monde arabe est au bord du précipice et seul le changement pourrait sauver ce monde des «griffes» de l’intégrisme. Il faut tirer les leçons nécessaires des événements de la Libye.
4 octobre 2011
Contributions