Edition du Jeudi 29 Septembre 2011
Culture
Le vent en poupe, la nouvelle écriture littéraire en Espagne ouvre de nouvelles voies, de nouvelles approches, qui gravitent autour d’éléments épars, issus d’un quotidien que la vie en réseau régit.
Le jeune auteur ibérique, Augustin Fernando Mallo a animé, mardi, à 17h30, dans le cadre de l’animation culturelle du 16e Sila, une rencontre-débat autour du thème : “Aperçu sur la jeune littérature espagnole”, modérée par Hassen Bendif.
Auteur d’une trilogie qui a obtenu un grand succès en Espagne (Nocilla Dream, Nocilla Expérience et Nocilla Lab) ce physicien de formation s’est essayé à réécrire en 2009 l’œuvre de Borges, un des écrivains qui l’a beaucoup influencé dans son écriture. D’autres influences sont également perceptibles dans les romans d’Augustin Fernando Mallo, à l’image de la littérature canonique, les sciences (sa formation universitaires), le cinéma, l’art conceptuel…
Suite au succès rapide et fulgurant que son œuvre a rencontré, il est considéré comme un des porte-étendards de la nouvelle génération de la littérature ibérique. Il est un des membres les plus connus de ce que la presse espagnole appelle “Génération Nocilla”. Une appellation, voire “une étiquette qui renvoie à cette nouvelle génération d’écrivains”, qui ont émergé à partir de l’année 2000.
“Génération Nocilla” ou l’art
de la “décontextualisation”
Une appartenance qui n’a pas lieu d’être, selon lui, car “nous n’avons pas eu le temps de nous réunir ou d’établir un manifeste”, déclare-t-il. Pour lui, il serait plus intéressant de trouver une autre appellation – car celle qui existe est tirée de son œuvre –, comme “Génération montante” ou “After Pop”, afin de mieux illustrer ou exprimer cette impulsion qui nourrit l’écriture de ces écrivains qui “représentent un nouveau courant reconnu par les médias espagnols”. Une littérature qu’Augustin Fernando Mallo décrit comme “une littérature extra-rayon”.
Comprendre par cette définition que les auteurs de “Génération Nocilla” écrivent avec une influence – souvent plusieurs – qui vient de différents éléments extérieurs : l’art conceptuel, le quotidien, l’appartenance… Cette conceptualisation subit également la science, la physique dans le cas de Mallo. “Toute science a une forme esthétique et une beauté à s’approprier”, a-t-il confié.
Une beauté qu’il incorpore dans son écriture, composée d’une suite “logique” de matériaux qui proviennent de l’écriture scientifique. Dans ce cas, l’important n’est pas de “justifier une quelconque trame”, mais de coucher sur papier “une suite faite de métaphores poétiques”.
Par ailleurs, cette “logique scientifique” une fois “décontextualisée” revêt un sens, une forme littéraire qui aboutit à une régénération qui reflète la société contemporaine qui vit en réseau, qui partage – sans le savoir ou plutôt sans le vouloir – une série d’informations relatant le quotidien de chacun de nous. Et c’est tous ces éléments qui aboutissent, dans les romans de Mallo, à une narration “verticale”. Une caractéristique de la littérature postmoderne, appelée “radicante”.
Allusion aux artistes d’aujourd’hui qui se détachent de leurs acquis antérieurs, ce qui permet “la création de nouvelles approches”. “C’est la nouvelle situation la littérature en Espagne”, qui se base sur une nouvelle construction, permettant à ces auteurs de créer leur propre généalogie artistique et littéraire à partir d’éléments épars sans aucun lien.
29 septembre 2011
LITTERATURE