Le Carrefour D’algérie
Point de vue
Par BOUHALI Abdellah
Chaînes privées, mon oeil!
Les pouvoirs publics tentent actuellement de réorganiser le secteur des médias. De nouvelles lois sont proposées et une nouvelle vision se dessine à l’horizon. Tant mieux, car effectivement, le secteur de la presse et des médias d’une façon générale, a besoin d’un nouveau souffle et de nouveaux textes plus adaptés et plus proches de la réalité d’un secteur, dont le fonctionnement, il faut le dire,
n’est pas toujours clair. Mais, il faut le souligner aussi, les textes de loi, les garde-fous, la volonté politique et les coups de colère ne suffisent pas à redorer le blason des médias en Algérie. Le secteur a besoin de beaucoup plus et surtout de beaucoup plus simple que toute une littérature lourde et compliquée. Il a besoin tout simplement de sincérité d’abord des représentants des médias ensuite de la part des pouvoirs publics. Tout le monde sait que les médias en Algérie sont à la merci des lobbies, voire de la mafia, les professionnels ne disposent que d’un espace restreint et ne peuvent donc avoir l’impact nécessaire sur la société encore moins sur les prises de décisions. Nous ne le dirons jamais assez, les médias en Algérie sont au même titre que l’économie nationale, victimes de la politique du bazar. N’importe qui peut faire n’importe quoi et n’importe où. Evidemment, tout cela doit cesser. Les professionnels tentent aujourd’hui de réoccuper le terrain qu’ils avaient déserté pour diverses raisons, la plus importante reste l’argent. Et pour y arriver, les lois ne sont pas toujours suffisantes. Lorsque l’honnêteté fait défaut, lorsque certains journalistes eux-mêmes sont tentés par le diable, autant dire que le secteur continuera pendant longtemps à souffrir de tous les maux et de toutes les hypocrisies. La vision idéale que tout professionnel sincère, honnête et propre à des médias ne peut pas se concrétiser en si peu de temps, pour cela, il faut patienter encore quelques années. Aujourd’hui, les pouvoirs publics annoncent l’ouverture de secteur de l’audiovisuel sans y placer auparavant les conditions, ni défricher le terrain. Dans quelques mois, des chaînes de Télévision et des radios verront le jour et l’on va se mordre les doigts. Certes, des chaînes de télés privées sont nécessaires en Algérie, mais il serait dangereux au pays, aux Algériens, à leurs enfants et au secteur de l’audiovisuel tout entier de croire que les propriétaires de ces chaînes, ou de ces radios vont tous respecter l’éthique et la déontologie, autant se mettre le doigt dans l’oeil tout de suite.
28 septembre 2011
Contributions