Edition du Mardi 27 Septembre 2011
Des gens et des faits
Résumé : Hakima travaillait sur son papier. Elle ne s’était pas rendu compte de la présence de Faouzi. Ce dernier ne se manifeste que lorsque la jeune fille balance l’impression. Il lui propose alors de relire ensemble son article. Hakima proteste sous prétexte que c’est Hamid qui devrait le faire. Faouzi riposte que le chef de rubrique était occupé à faire des mots croisés.
37eme partie
Faouzi rit : – Je n’aime pas du tout les mots croisés. (Il chuchote ) Je t’assure que je préfère te regarder travailler….
Hakima s’empare de son sac :
- C’est fait. J’ai terminé mon travail. Je vais demander au chauffeur de me déposer. Bonsoir…
Faouzi lui barre le chemin :
- Le chauffeur est parti.
Hakima est médusée :
- Le chauffeur est parti. Mais…
- Il n’y a pas de mais. C’est moi qui l’ai autorisé.
- Ah ! Et pourquoi donc ? Pour m’accompagner ?
Faouzi regarde la jeune fille dans les yeux :
- Tu vois comme tu es intelligente !
- Et si je refusais ?
- Comment ?
- Si je refusais de rentrer avec toi ?
Faouzi lui lance un regard de travers :
- Tu veux passer la nuit ici ou quoi ?
- S’il le faut je n’hésiterai pas. Ta manière de t’immiscer ainsi dans ma vie ne me plaît pas Faouzi !
Le jeune homme baisse les yeux. Il avait honte. Honte d’avoir pensé un moment que sa “stratégie” allait fonctionner.
Pourtant Hamid l’avait prévenu. Hakima n’était pas une fille facile. Elle était belle. Belle d’une beauté qui se reflétait même dans ses écrits.
Depuis qu’elle travaillait à la “culturelle”, cette journaliste ne l’avait jamais déçu. Sauf dans un domaine. Faouzi avait tenté à maintes reprises de lui proposer une sortie, ou un déjeuner. Mais elle l’avait toujours “gentiment” reconduit.
Il reconnaissait qu’il était un peu trop entreprenant avec elle. Mais que pouvait-il faire. Son cœur battait la chamade à chaque fois qu’il la voyait. Il se sentait incapable d’avouer ses sentiments. Mais incapable aussi de les cacher plus longtemps. Cette fille va lui filer entre les doigts s’il ne s’empressait pas de prendre les devants.
AUSSI VITE QUE LES EAUX DU FLEUVE
OU LE VENT DU DÉSERT
NOS JOURS S’ENFUIENT
CEPENDANT DEUX JOURS NOUS LAISSENT INDIFFÉRENTS
CELUI QUI EST PARTI
ET CELUI QUI ARRIVE DEMAIN
C’était Hamid qui venait de parler. Faouzi se retourne vers lui :
- Alors c’est fini ces mots qui se croisent.
Sans prendre en compte sa remarque, Hamid continue :
TOUT EST ÉCRIT SUR LE LIVRE DU DESTIN
QUE FEUILLETTE LE VENT DU HASARD.
- À quoi tu joues donc Hamid…. ?
- Aux mots croisés Faouzi (Il rit). Et toi à quoi tu joues ?
- À rien mon cher. Hakima vient de terminer son papier, et je vais boucler. Veux-tu relire ?
- Bien sûr… Mais je pense que tu devrais lire davantage pour comprendre ces vers de Omar Khayam.
- Je ne suis ni poète, ni rêveur.
- Ah ! c’est dommage… Parce que justement, j’ai plutôt cru déceler en toi une âme poétique… Disons du romantisme. Dommage ! Je me trompe peut-être.
Il jette un coup d’œil à Hakima qui riait sous cap et lance :
- Je vais te raccompagner. Tu ne passeras pas la nuit ici. Moi je ne fais pas de chantage.
- Merci Hamid.
Faouzi rougit :
- Comment ça ? Tu devais rentrer avec moi Hakima !
- Je ne t’ai rien demandé.
- Mais je te l’ai proposé ! J’ai même renvoyé le chauffeur pour…
Il se tût et se mordit les lèvres.
- Oui, nous l’avons compris, dit Hamid… Mais tu connais la susceptibilité de notre amie.
27 septembre 2011
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