Edition du Lundi 26 Septembre 2011
Des gens et des faits
Résumé : Cinq années passèrent. Hakima termine ses études et ses stages, et Nawel obtient son doctorat en médecine. Un monde actif s’ouvre devant elles. La première réussira fort bien à se faire une place au soleil, car grâce à son sérieux à et son abnégation, elle est vite remarquée et devint une grande plume. Par contre, la seconde, travaille dans un hôpital en attendant d’avoir son propre cabinet.
36e
Ce matin-là Hakima venait de rentrer d’un reportage lorsque son chef de rubrique, Hamid, l’interpelle :
- Salut toi. Tu reviens de cette exposition de peinture au palais de la culture ?
- Oui. C’est sublime ! Ce jeune peintre en herbes, promet. Il m’a tout de suite fait penser à Auguste Renoir.
- Tu veux dire l’impressionnisme ?
- Oui. Mais d’un autre style. Disons une autre expression… Une touche de modernisme. Un mélange de sentiments qui se dégage d’une manière si limpide, que cet artiste nous fait ressentir d’une façon très directe ses états d’âme.
- Tu t’exprime bien toi aussi à ce que je vois, dit Hamid en riant.
- Fort heureusement. Sinon je ne serais pas dans ce journal.
- Bien…Pense-tu rédiger ton papier avant le bouclage ?
- Bien sûr. Je ne rentrerai pas avant de l’avoir rédigé. Veux-tu me laisser un moment ?
Hamid sourit :
- Moi je te laisserai. Mais je ne peux rien te promettre pour Faouzi.
Hakima pousse un soupir :
- Le rédacteur en chef. C’est lui qui est de corvée ce soir ?
Hamid hoche la tête :
- Oui. Mais il était déjà là en début d’après-midi, et n’a pas cessé de demander après toi depuis. (Il lui fait un clin d’œil )Que veut-il chez-toi au juste ? Il semble bien emballé.
Hakima fait un geste impatient :
- Tu veux bien me laisser rédiger mon article, il se fait tard, et je dois rentrer. Je suis bien fatiguée.
- OK. Je te laisse travailler. Appelle-moi dès que tu auras terminé. Je sais que tu es une grande. Mais je dois tout de même relire tout ce qui doit passer dans ma rubrique.
Hakima lui tire la langue :
- À vos ordres chef (elle s’installe devant son ordinateur). Je ne vais pas trop tarder pour accoucher de ce papier. Une petite heure tout au plus.
Elle retire de son cartable, un carnet où elle avait noté ses impressions, l’avis du public et une petite interview avec l’artiste.
Elle se met à sucer son stylo, puis souligne des paragraphes, entoure des mots et trace des flèches. Une petite mise au net s’impose pour que le papier prenne forme. Un prélude, un corps de texte, puis une conclusion.
Elle adorait son métier, et c’était toujours pour elle un plaisir de pouvoir faire partager ses impressions et ses reportages à chaud, avec ses collègues et ses lecteurs.
Elle commence à saisir son texte, puis revoit certains passages. Elle revient sur quelques phrases et les peaufine, avant de passer à un autre paragraphe.
Elle ne sentira une présence derrière elle que lorsqu’elle terminera la saisie de son papier et lancera l’impression.
- Waou ! C’est super. Si tout le monde travaillait comme toi, je n’aurais pas besoin de superviser la rédaction.
Elle se retourne en sursaut et se retrouve nez à nez avec Faouzi :
- Toi ?
- Oui. Je te dérange ?
Hakima sourit :
- Je n’ai pas senti ta présence lorsque je saisissais mon texte. Et maintenant que j’ai terminé, ta présence ne pourrait me gêner puisque je vais rentrer tout de suite.
- Pas encore. Il faut qu’on relise ton article avant de signer l’autorisation de publication.
- Hamid est encore là. Il pourra se charger de la correction et du reste…
Faouzi semblait mal à l’aise, puis se reprend :
- Je préfère qu’on revoie ce texte ensemble Hakima. Je pourrais te déposer ensuite. Je n’en ai plus pour longtemps. Il ne reste que ton papier à insérer dans la rubrique culturelle.
- Pourquoi voudrais-tu qu’on relise ce papier ensemble ? À quoi sert alors le chef de rubrique ?
- À faire des mots croisés.
- Vraiment ?
- Je t’assure. D’ailleurs tu peux le vérifier.
Il tendit son index vers le bureau qui leur faisait face et Hakima remarque qu’effectivement Hamid faisait des mots croisés. Une façon de s’occuper afin de lui permettre de travailler tranquillement.
- C’est vrai. Mais je vais tout de suite l’appeler. Il est ici pour travailler, et non pas pour faire des mots croisés.
Faouzi s’interpose :
- Pourquoi pas ? C’est une occupation saine, surtout pour un journaliste.
- Tu aurais dû donc faire la même chose, au lieu de venir te planter derrière mon dos
26 septembre 2011
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